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Pour En Savoir Plus Sur Nous...

  • Section de Toulouse-Languedoc d'Action française
  • Refondée en 2008 après une période d'hibernation par le Délégué régional de l'Action française dans le Grand Sud-Ouest Vincent Gaillère, la section de Toulouse & Haut-Languedoc rayonne sur la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Lot, l'Aude, l'Aveyron, l'Ariège et les Pyrénées-Orientales.
  • Refondée en 2008 après une période d'hibernation par le Délégué régional de l'Action française dans le Grand Sud-Ouest Vincent Gaillère, la section de Toulouse & Haut-Languedoc rayonne sur la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Lot, l'Aude, l'Aveyron, l'Ariège et les Pyrénées-Orientales.

Pas d'exclusive chez nous... sauf contre l'Anti-France!

Tout ce qui

est national

est nôtre.

Le Duc d'ORLEANS.

Vous Cherchez, Nous Trouvons!

"Que faire?" La réponse de Maurras!

"Pas de doctrine

sans action,

pas d'action

sans doctrine!"

(MAURRAS)

 

Archives Militantes De L'action Française-Toulousain Depuis 2007!

15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 08:00

Voici le message que nous avons reçu:

 

Bonjour, étant ancien miitant fn et sympathisant d'autres mouvements de "droite", j'aimerais pouvoir rencontrer, si il en existe, des gens composants une section sur Pau pour pouvoir évoluer dans ma pensée et dans mon combat pour la France. Cordialement

 

Comme quoi, il y en a qui ne doutent de rien. Voici notre réponse: 

 

Cher anonyme,

Que nous sommes heureux de compter un lecteur de plus de votre qualité! Comme ça, vous vous dites "F.N." et vous ajoutez vouloir "évoluer dans votre pensée et dans votre combat pour la France"? Parfait. Accrochez-vous!

- Jusque là vous avez cru à la puissance de l'élection, à l'utilité des partis politiques, aux notions de Droite, de Gauche et d' "opposition nationale"?

Pas grave, vous n'êtes pas le seul! Gagner une ou plusieurs élections ne sert à rien, si la suivante peut tout remettre en cause. Même chose pour changer la République: parlementaire ou présidentielle, démocratie référendaire ou représentative, tout repose toujours sur une majorité, toujours fragile et passagère! La Démocratie, c'est la roulette russe! N’utilisez plus le vote comme un droit sacré, mais comme une bouée de sauvetage: uniquement en cas de naufrage!

Quant aux partis, dans cette perspective tous se valent, alors pourquoi assimiler l'avenir de la France à un seul! Même l'A.F., qui n'est pourtant pas un parti, est un "serviteur inutile"!

Et que dire de Gauche et Droite? Savez-vous la différence entre la Droite et la Gauche? le taux d'imposition (soi-disant plus élevé à Gauche) et l'appartenance maçonnique (Grand-Orient à Gauche, Grande Loge à Droite)!  Y a-t-il rien de plus puéril que de parler de "battre la Gauche" et de "faire gagner la Droite", ou l'inverse? Et des "valeurs" de Droite ou de Gauche?

Quant à parler d' "opposition nationale", cela veut simplement dire que l'on refuse de s’imposer la discipline de pensée et d'action politique de l'A.F. au service du pays. Car enfin, à part Maurras, quels grands penseurs politiques a connu le XXème siècle français? quelle autre doctrine politique cohérente se propose aux patriotes? Rien, sinon des pots-pourris de vieilles lunes germaniques pseudo-élitistes!

- Vous avez cru qu'il suffirait de changer de têtes et qu'on s’épargnerait une "réforme intellectuelle et morale"?

En politique, il ne faut pas être pressé. Ce n'est pas changer les têtes qu'il faudrait, mais les vider. Cela prend longtemps.

- Jusque là vous vous êtes dispensé de penser par vous-même et vous n'avez fait que suivre les ordres venant de Paris, sans chercher à savoir s'ils venaient de Saint-Cloud, de la rue Croix-des-Petits-Champs, de la place Beauvau ou de la rue Cadet?

L'obéissance aveugle n'est pas de mise en politique. Le temps des gros bataillons qui pivotent comme à la parade est fini. Celui du boy-scoutisme et des commandos de chasse aussi. Arrêtez de penser en termes napoléoniens ou de guerre d'Algérie. Le combat que mène l'A.F. est celui des idées; le terrain sur lequel on le livre est l'individualisme et le relativisme: il ne se mène pas avec des proclamations, par des élections ou des manifestations de masse qui ne sont suivis d'aucun effet, mais par la réflexion et l'étude des grands problèmes nationaux et leur résolution au mieux de l'intérêt national conçu comme transcendant nos propres attaches.

- Vous n'aimez pas les immigrés?

Je pense que généralement vous faites l'éloge de la colonisation? Hé bien, dites vous que si l'Empire avait survécu, vu l'économie, il y aurait autant de Maghrébins et d'Africains en métropole qu’aujourd’hui et qu'ils seraient aussi Français que vous et moi.

- Vous avez peur de l'Islam?

Hé bien, si vous êtes catho et que vous avez la foi chevillée au corps (ou affichée sur votre polo), convertissez-les!

- Jusque là vous avez pensé que Maurras et l'A.F. étaient de vieilles barbes et qu'aujourd'hui il fallait de nouvelles méthodes?

Maurras portait en effet une barbe. C'est vrai que ça ne va pas à tout le monde et que la barbe ne fait pas le mâle. C'est un peu comme de monter sur une estrade dans un collège de troisième zone et de déclamer: "Je suis roayâââlisste", ridicule n'est-ce pas? Je suis d'accord, mais revenons à l'A.F. 

L'A.F. n'est pas un catéchisme, savoir par cœur (quel exploit!) deux ou trois slogans ("La France seule", "Politique d'abord", "La France aux Français" etc etc), ne suffit pas pour en être. Etre d'A.F., ce n'est pas non plus porter un chapeau melon et une canne (ou une casquette de baisebole et un blouson Lonsdale), encore que ça puisse aider certains à se mettre dans le bain. Etre d'A.F., c'est: assumer intelligemment un passé, pratiquer avec honnêteté (H.O.N.N.E.T.E.T.E) une méthode, l'empirisme organisateur (on a dû vous en parler, non ce n'est pas juste un mythe), et pour le reste, se débrouiller! Vous croyiez quoi?

- Vous croyez qu'il suffit de "faire le buzz" pour vaincre?

Erreur, une niouze en chasse une autre, un "laïke" n'est pas une adhésion intellectuelle ou un engagement politique. (Exactement comme l'affiche que colle le militant naïf et plein de bonne volonté sera recouverte aussitôt, ou que l'affichette ne sera pas recouverte immédiatement, parce qu'elle ne sera même pas regardée.)

Or rien ne sera possible sans la réforme intellectuelle de quelques-uns (d'après Maurras, que je vous engage non seulement à lire, mais à méditer longuement avant de songer à "agir"). Cette réforme ne se fait pas sur internet mais dans les consciences (C.O.N.S.C.I.E.N.C.E). Ne vous faites pas d'illusions, le militantisme à la papa, matériel ou virtuel, est mort. Nous sommes dans le siècle de l'horizontalité, dont le symbole est le nuage de tags des blogues où tout est équivalent. Et vous pensez faire autorité?

- Vous croyez que l'élite de demain sera d'extrême-Droite, ou peut-être "catho"?

Grand rêveur, va! Vous les avez regardés?

- Vous espérez en faire partie?

Comme je compatis! Mais sachez que la première chose que fera le Roi, s'il revient sur son cheval blanc et s'il a les c*** d’Henri IV, c'est de virer tous les politiciens, tous les flics, mais aussi tous les nobliaux qui l'accaparent, enfin tous les bourges et autres racistes qui se disent d'A.F., parlent d'Europe-blanche-et-chrétienne (sic!!!) et citent Maurras à contresens. Et je ne vous raconte pas la suite de l'histoire, ce n'est pas une bluette d'Henri Ghéon... Ça vous dit toujours?

- Vous voulez un succès rapide?

De grâce, ne vous faites pas royaliste! L'A.F. n'a pas les gros bataillons, pas d'argent, - personne ne l'écoute, - les s*** qui se disent d'A.F. sans en être compromettent (volontairement?...) les progrès qu'elle pourrait faire, - les jeunes bourges qui y viennent, pour s'amuser, sont incapables de se discipliner, - enfin avec les princes qui se profilent, je peux vous certifier qu'il n'y aura pas de "Restauration rapide"! Avec de tels opposants, le Régime n'a aucun souci à se faire et d'ailleurs, pourquoi ne continuerait-il pas, puisqu'il convient dans son insignifiance à tant de gens? Donnez-nous cinquante ans?

- Vous pensez que le peuple est débile? qu'il n'a pas de traditions, de morale etc?

Faux, il est plus intelligent que vous ne le croyez. Et ne confondez pas un vernis de culture ou de religion avec l’intelligence et la foi, SVP, merci!

- Vous pensez que dire qu'on est d'A.F., c'est trop mytho?

Votre notion de ce qui est mytho est soit dépassée, soit bourge. D’ailleurs, ni l'A.F., ni la France n'ont besoin de mythomanes.

Nous ne sommes pas un rallye mondain, ni un club de rencontres.
Nous ne sommes pas un jeu virtuel genre "second life", bourgeois le jour, "Superrésistant" la nuit (la France n'est pas en guerre).
Nous ne sommes pas non plus un réservoir de candidats ou de voix pour un parti (suivez mon regard).
Nous ne défendons pas la bourgeoisie (même alsacienne), ni l' "aristocratie" (même bordelaise), ni Auteuil-Neuilly-Passy et ses "valeurs" (de toute façon, ces classes sclérosées ont fait leur temps et elles votent toujours U.M.P. au deuxième tour) - Nous défendons le peuple français tout entier.
Nous ne défendons même pas les "cathos", ils se défendent très bien tout seuls comme on le voit dans l'affaire P.M.A.-G.P.A., et depuis 1926, ils ne veulent plus que nous leur filions un coup de main, tant pis!
Nous ne jugeons pas la politique d'après les appartenances partisanes mais au cas par cas et en fonction de l'intérêt national.

Une femme célèbre disait: les grands esprits agitent les idées; les esprits moyens discutent des évènements; les médiocres médisent des personnes. Vous trouverez aussi - mais pas dans la section de Pau & Pyrénées - des médiocres qui se disent d'A.F. Ne venez pas faire baisser notre moyenne!

- Et vous croyez encore qu'en changeant de crèmerie, vous allez atteindre le Graal?

Désolé de vous décevoir, mais l'A.F., comme mouvement humain, n'est pas plus parfaite que le F.N. Si vous cherchez la perfection, elle n'est pas de ce monde, ne venez pas chez nous, vous vous (nous?) épargnerez des déceptions cruelles!

La véritable A.F. est un état d'esprit politique au service avant tout du peuple français et qui exige de l'humilité (H.U.M..., non, je plaisante! je sais que vous êtes humble, honnête et intelligent...). Un conseil d'ami (d'A.F.): pour en être, aimez ceux que vous méprisez le plus, car c'est pour eux, pas pour les nantis (qui se comportent souvent comme des racailles), que vous travaillez.

En particulier, ne croyez pas que vous allez faire mieux que ceux qui vous ont précédé: n'oubliez pas qu'ils étaient meilleurs que vous ne pourrez jamais l'être et que néanmoins, ils ont échoué; infailliblement, vous échouerez aussi. Mais puisque vous vous dites d'A.F., vous savez que "tout désespoir en politique est une sottise absolue" (Coubertin) et comme vous êtes un grand sportif, que "l'important est de participer" (Maurras).

Espérant vous avoir aidé à évoluer dans le bon sens, nous vous saluons.

Le Secrétariat
                             

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publié par la Section de Pau & Pyrénées d'Action française - dans A l'écoute de nos lecteurs
21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 08:00

    V Victoire

 

Pour bien commencer la rentrée de l'année politique 2014-2015, nous proposons à nos fidèles lecteurs une intéressante analyse par une universitaire américaine indépendante, le professeur Deepa Kumar, sur l'échec de la propagande sioniste. La grossièreté des arguments employés par les Israéliens contrastaient en effet avec la menace supposée posée par le Hamas. Il semble qu'internet ait changé le rapport de force traditionnellement pro-sioniste dans les médias en faveur des Palestiniens. L'Action française les félicite de cette victoire de David contre Goliath et les encourage à poursuivre leur noble combat justifié contre l'impérialisme "occidentaliste"!

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

"La guerre de propagande d’Israël a franchi une nouvelle étape dans la bassesse. Alors que le monde essayait encore d’encaisser le choc du meurtre de masse à Shejaiya, Benjamin Netanyahou s’est montré devant les caméras de CNN pour affirmer que le Hamas se sert des « télégéniquement morts » pour promouvoir « sa cause. » Il a ajouté que pour le Hamas : « Plus il y a de morts, mieux c’est. » Même si Netanyahou avait suivi le script prévu par la propagande qui consiste d’abord à montrer de la sympathie et à exprimer des regrets, en réduisant les Palestiniens tués à des sessions photographiques, il a montré comment fonctionne son esprit.

 

"Il existe un script standard pour la manière de parler des victimes palestiniennes. Après qu’Israël a tué quatre garçons sur une plage de Gaza le 16 juillet, la classe médiatique américaine s’est alignée sur le canevas de la communication israélienne : reconnaître la tragédie mais faire porter le chapeau au Hamas. C’est exactement ce qu’a fait Mark Regev, le porte parole israélien, quand il a été soumis à un feu roulant de questions par le journaliste présentateur John Snow sur Channel 4 News. (Angleterre). C’est également ainsi que le porte parole du Département d’Etat US Jen Psaki a répondu, utilisant le même argumentaire mot pour mot.

 

"Ce canevas, ce cadre argumentatif, a été développé en 2009 et est exposé dans le Global Language Dictionary de l’Israel Project. Ce manuel orwellien propose une méthode détaillée sur la manière de « communiquer efficacement pour soutenir Israël. »

 

"Un de ses premiers commandements est que les propagandistes po-israéliens doivent montrer de l’empathie. Le manuel souligne qu’ils doivent « montrer de l’empathie pour les DEUX camps » (en majuscules dans le texte original) comme moyen de gagner en crédibilité et en confiance. Pour s’assurer que ce point sera bien compris, le manuel répète encore (en gras souligné cette fois) l’instruction «utilisez l’Empathie » – l’idée étant que l’empathie est un outil important à utiliser dans la guerre de propagande.

 

"Quand des femmes et des enfants palestiniens innocents sont tués, la première réponse doit consister à faire preuve d’empathie ; la suivante est de reformuler lle problème en observant qu’on ne peut pas en faire reproche à Israël qui ne fait que se défendre et qui veut seulement la paix. Même quand pleuvent mort et destruction, le manuel est clair : « Rappelez à l’auditoire – encore et toujours – qu’Israël veut la paix. »

 

"Elaboré après la guerre contre Gaza en 2008, à un moment où les Américains commençaient à montrer une plus grande sympathie pour les Palestiniens, ce manuel de propagande essaye de combler certaines des insuffisances [de la propagande, NdT] pendant l’opération Plomb Durci. Parmi les diverses améliorations qu’il propose, le manuel note qu’il est important de faire la distinction entre le peuple palestinien et le Hamas. Ayman Molhyeldin, un des rares journalistes internationaux à avoir couvert Plomb Durci, avait observé qu’Israël cherchait à « présenter tout le monde à Gaza comme des sympathisants du Hamas, des sympathisants terroristes » comme moyen de justifier les tirs meurtriers aveugles.

 

"Le manuel de 2009 va au rebours de cette stratégie, en affirmant que bien que les Américains « saisissent » que le « Hamas est une organisation terroriste… s’ils ont l’impression que vous attaquez le peuple palestinien ;;; vous perdrez du soutien. » Le manuel souligne encore : « En ce moment même, beaucoup d’Américains ont de la sympathie pour le sort des Palestiniens et cette sympathie va se renforcer si vous ne parvenez pas à différencier le peuple de ses dirigeants. »

 

"En d’autres termes, si on veut le recul de la sympathie pour le peuple palestinien, de nouveaux procédés sont nécessaires pour en compléter d’autres plus anciens.

 

"La propagande israélienne a une longue histoire. En 1982, l’invasion du Liban avait suscité la condamnation internationale. En particulier, le massacre de Palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila avaient nui à son image auprès de l’opinion publique. Israël avait alors crée un organisme de relations publiques dont la mission était d’entretenir une bonne image médiatique aux Etats Unis. Le projet de Hasbara propagande] comprenait la formation des diplomates et des attachés de presse israéliens à parler d’une manière qui garantisse une couverture médiatique favorable. L’observatoire des médias, le Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America (CAMERA), fut crré pour assurer une veille médiatique et répondre au traitement médiatique « injuste » d’Israël.

 

"Mais le traitement médiatique d’Israël n’est pas simplement le produit de bons argumentaires, il est plutôt le résultat de la « relation spéciale » entre les Etats Unis et Israël et de leurs intérêts mutuels au Moyen Orient. C’est out sauf une coïncidence si Psaki utilise les même langage que Mark Regev. ou si John Kerry fait écho à Netanyahou.

 

"L’élite politique américaine, l’élite israélienne et les propriétaires des grands médias ont en commun un ensemble d’intérêts politiques et économiques qui garantit la domination de la propagande israélienne dans les médias établis. Si les journalistes et les médias s’écartent trop du script, diverses organisations pro-israéliennes comme CAMERA déclenchent un tir de barrage et mobilisent suffisamment de pression sur les rédactions et les journalistes pour qu’ils rentrent dans le rang.

 

"Comme Glenn Greenwald l’a observé récemment, les personnalités et les cadres dirigeants des médias ont plus « peur » de traiter d’Israël que de n’importe quel autre sujet. Jon Stewart a dit la même chose sur un ton comique dans son sketch ‘Nous devons parler d’Israël.’

 

"Le résultat est qu’au final, le traitement par la presse du conflit israélo-palestinien suit un patron [pattern ou modèle] qui est schématisé par Sut Jhally, un universitaire spécialiste des médias, dans une vidéo éducative qu’il a produite intitulée Peace, Propaganda and the Promised Land, US Media and the israeli-Palestinian Conflict. Fissures dans la machine de propagande.

 

"Mais quelque chose de nouveau s’est produit dans les médias établis, particulièrement depuis la tragédie du 16 juillet. Ayman Mohyeldin, qui travaille actuellement pour NBC [un grand network américain], a assisté et a rendu compte de l’assassinat de sang froig par Israël de 4 petits garçons palestiniens qui jouaient au football sur la plage. Le reportage de Mohyeldin était poignant mais avait néanmoins été diffusé par NBC.

 

"Cependant, NBC avaut immédiatement rappelé Molhyedin, sans donner d’explication sur pourquoi son meilleur journaliste sur ce sujet (Mohyeldne avaiit déjà travaillé à Gaza, parle arabe et a une bonne connaissance de la situation politique au Moyen Orient) devait être retiré de la bande de Gaza.

 

"C’est la procédure standard dans l’establishment médiatique. Mais ce qui s’est passé par la suite est tout sauf standard.

 

"Suite à un article de Glenn Greenwald sur cette situation |le rappel du journaliste] dans Intercept, de nombreuses personnes, surtout à travers les réseaux sociaux, ont mis la pression sur NBC. A la différence des procédures habituelles où la pression vient seulement d’organisations pro-israéliennes bien dotées financièrement, cette fois ce sont des gens ordinaires ébranlés par le nombre de tués palestiniens qui ont organisé leur dissidence..

 

"Le résultat a été que Mohyeldin a été rétabli à son poste. Il a tweeté : « Merci pour tout ce soutien. Je retourne à #Gaza pour rendre compte [de la situation]. Je suis fier de l’engagement constant de NBC pour couvrir le côté #palestinien de l’histoire. »

 

"De la même manière, l’indignation suscité par Diane Sawyer d’ABC [autre grand network américain] qui avait présenté comme israéliennes des victimes affligées par le deuil et la souffrance alors qu’elles étaient palestiniennes, a eu pour résultat, chose rare, que ce grand média pro-israélien a présenté des excuses.

 

« La dynamique à l’oeuvre est la suivante : En premier lieu, des médias indépendants ont joué un rôle décisif en contrant la propagande israélienne et en proposant des versions alternatives [des événements]. En second lieu, les médias sociaux ont fourni un forum qui a permis de véhiculer le travail de journalistes indépendants ainsi que des témoignages de première main émanant de Palestiniens à Gaza. Troisièmement, dans ces espaces Israël est en train de perdre la bataille de la propagande malgré ses vastes ressources en spécialistes de la désinformation. Quatrièmement, des militants de terrain qui utilisent les réseaux sociaux ont été en mesure de faire exercer des pressions sur l’establishment médiatique. Cinquièmement, ce climat a mis les journalistes des grands médias présents sur le terrain à parler plus ouvertement des horreurs que subit Gaza.

 

"Ainsi, Tyler Hicks, journaliste photo pour le New York Times, qui a aussi assisté à l’attaque israélienne sur la plage, a eu l’autorisation de publier un article dans le New York Times sur cette expérience. Qualifiant de mensonge les déclarations israéliennes selon lesquelles seul le Hamas est visé par les bombardements, il écrit : « Une petite cabane en métal dépourvue d’électricité et d’eau courante sur une jetée en bord de mer sous un soleil de plomb ne semble par le genre de le lieu fréquenté par des militants du Hamas, lles cibles expressément visées par l’armée israélienne. Des enfants, mesurant un peu plus d’un mètre, habillés en tenue d’été, fuyant une explosion, ne correspondent pas non plus à la description de combattants du Hamas. »

 

"Présent sur la plage quand cette tragédie s’est produite, Hicks demande : « Si des enfants sont tués, qu’est-ce qui pourra me protéger, ou protéger n’importe qui d’autre ? »

 

"Ben Wedemen, correspondant à l’étranger chevronné pour CNN, a pu découvrir par lui-même que rien ne peut protéger les journalistes. Il a été touché à la tête par une balle israélienne en caoutchouc. Après cet incident, il a fait un reportage en direct sur une famille de Gaza qui évacuait son quartier en prévision d’une attaque israélienne. Le cri d’horreur d’une fillette entendant une frappe de missile près de là où elle se trouvait a rempli les écrans des téléspectateurs de CNN.

 

"C’est peut-être la première fois que les Américains sont informés de la souffrance du peuple palestinien par la presse de l’establishment ? Même si le cadre de référence qui consiste à « accuser les Hamas » domine la couverture de la situation par les médias dominants, l’humanité des Palestiniens fraie son chemin à travers les fissures d’une propagande pro-israélienne bien installée depuis de dizaines d’années.

 

"Et comment pourrait-il en être autrement ? Quand l’expérience réelle des journalistes contredit le discours propagandiste, s’ils ont un coeutr et un cerveau, ils ne peuvent faire autrement que considérer la propagande sioniste pour ce qu’elle est. C’est sans doute pour ça qu’Israël avait tenu à l’écart les journalistes étrangers êndant l’opération Plomb Durci en 2008.

 

"Une autre journaliste de CNN, Diana Magnay, qui entendait les applaudissements des Israéliens quand les Palestiniens étaient bombardés, a dit spontanément en direct – « c’est vraiment stupéfiant, macabre et vraiment quelque chose de vraiment horrible de voir ce spectacle des flammes dans le ciel. » Journaliste expérimentée, elle semble s’être auto-censurée et avoir substitué les mots « spectacle des flammes » à ceux qui traduisaient vraiment sa pensée sur les gens qui applaudissaient : « salauds », le mot qu’elle tweetera par la suite.

 

"Magnay avait écrit : « Des Israéliens sur la colline qui surplombe Sderot applaudissent quand des bombes tombent sur Gaza ; ils menacent de « détruire notre voiture si je dis quelque chose de mal.’ Salauds »

 

"En dépit des fortes tentatives d’intimidation que subissent les journalistes, ici de faire sauter la voiture de Magnay si elle dit seulement un »mot de mal », ce genre de pressions semble de moins en moins efficace. Si Magnay a été éloignée de Gaza par CNN, des réseaux sociaux vigilants ont combiné leurs effets aux manifestations de masse dans le monde entier pour créer un climat dans lequel si les médias veulent garder leur crédibilité ils doivent au moins donner l’impression d’avoir une position équilibrée.

 

"C’est l’ouverture que les militants en faveur des droits des Palestiniens doivent exploiter afin de recadrer le débat. S’ils manquent d’organisations de lobbying, d’observatoires de surveillance de la presse, de trolls rémunérés, de spécialistes de la désinformation et des vastes ressources financières dont dispose le camp israélien, ils ont une chose pour eux – la vérité."

 

Deepa Kumar est professeur d'études médiatiques à l'université Rutgers. On peut la suivre sur Twitter @ProfessorKumar et sur son site Deepakumar.net. Elle est l'auteur d'un livre remarqué sur L'Islamophobie et la politique impériale.

 

Source: http://deepakumar.net/telegenically-dead-israels-crumbling-media-war/

Traduit de l’anglais par Djazaïri.

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique étrangère
14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 08:00

Petain a Metz 1919

 

Nous avons le plaisir d'avertir ceux de nos lecteurs de la Région parisienne du colloque historique qui aura lieu ce samedi 20 septembre 2014, avec la participation de plusieurs éminents historiens, de "directeurs d'émission" de Radio-Courtoisie et de responsables associatifs. Son thème, d'actualité en ce centenaire, traite de "La Grande Guerre inédite" et entend contribuer à renouveler, sous un jour objectif, novateur et dépassionné, le regard que nos contemporains portent sur ce conflit qui a affecté la France au XXème siècle. Notre Délégué régional, l'essayiste Vincent Gaillère, déjà cooauteur du Trésor de l'Action française, recueil d'études érudites et critiques sur les grands titres de cette école de pensée publié sous l'égide de Pierre Pujo, y présentera le résultat attendu de ses recherches originales sur "La Guerre en Méditerranée", un sujet habituellement peu étudié dans lequel il remet dans sa juste lumière cet important théâtre d'opérations aux multiples facettes.

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

Colloque « La Grande Guerre inédite »

Paris, samedi 20 septembre 2014

de 9 h à 18 h.

 

Programme

 

Matinée

sous la présidence de M. Didier BEOUTIS

9 h. – Ouverture des portes.

9 h-9 h 15. – Présentation de la journée par M. Didier BEOUTIS, président de la Société artistique et littéraire du VIIème arrondissement.

9 h 15-9 h 45. – Philippe CONRAD : La Grande Guerre et l’Europe.

9 h 45-10 h. – Questions-réponses.

10 h-10 h 30. – Pr Francis BALACE : Albert Ier, roi des Français ? autopsie d’une rumeur.

10 h 30-10 h 45. – Questions-réponses.

10 h 45-11 h. – Pause.

11 h 45-11 h 30. – Mme Dominique PAOLI : Maurras face à la Grande Guerre.

11 h 30-11 h 45. – Questions-réponses.

11 h 45-12 h 15. – Jean-Louis DUVIGNEAU : De Clausewitz à Ludendorff.

12 h 15-12 h 30. – Questions-réponses.

12 h 30-14 h. – Pause déjeuner.

Après-midi

sous la présidence de M. le Pr Francis BALACE

14 h-14 h 30. – Didier BEOUTIS : Les souvenirs de Guerre d’un soldat appelé : André Bouton.

14h 30-14 h 45. – Questions-réponses.

14 h 45-15 h 15. – Philippe PREVOST : Un inédit d’un homme qui ne savait ni dessiner, ni écrire : le maréchal Pétain.

15 h 15-15 h 30. – Questions-réponses.

15 h 30-15 h 45. – Pause.

15 h 45-16 h 15. – Vincent GAILLERE : La Guerre en Méditerranée.

16 h 15-16 h30. – Questions-réponses.

16 h 30-17 h. – Philippe d’HUGUES : Le cinéma et la Guerre.

17 h-17 h 15. – Questions-réponses.

17 h 15-17 h 30. – Conclusion de la journée par Didier BEOUTIS.

18 h. – Fermeture des portes.

 

Renseignements pratiques:

 

Lieu du colloque: Maison des Associations, 4 rue Amélie, Paris VIIème.

Participation aux frais: 20 "euros" par personne (déjeuner compris).

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Activités de la section de Toulouse à l'extérieur
8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 08:00

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La rentrée politique 2014 s'annonce décidément bonne pour l'Action française-Toulouse & Haut-Languedoc, dont les lucides analyses, développées sur son blogue officiel, sont confirmées journellement par les observateurs les plus avertis de la Société française. Témoins les propos incroyablement maurrassiens de l'historien Jean-Pierre Le Goff au Figaro: il n'y manque même pas l'élitisme, l'éloge du pays réel et l'appel au Chef! Au-delà des péripéties du jour, nous vivons bien une crise qui pourrait devenir une crise de régime. A lire avec délectation!

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

 

"Une partie de la société a déserté mentalement le champ politique et ce qu'on appelle l' «affaire Trierweiler» creuse en peu plus le fossé avec une partie de la classe politique et médiatique qui vit dans un monde à part, en ayant tendance à se prendre pour le centre du monde. Au sein de la société, existe un phénomène de «ras le bol» et de rejet de cette surmédiatisation et de ce milieu qui vit un circuit fermé. L'effet de résonnance médiatique ne saurait faire oublier les forces vives du pays qui demeurent ancrés dans le réel, se passionnent pour leur activité, ont le souci des autres et de leur pays. C'est de ce côté-là que résident le renouveau et non du côté des «m'as-tu vu» qui étalent leur image et leur rancœur à tout va.

 

 

"On ne saurait désespérer de la politique dans un pays qui est le fruit d'une longue histoire marquée par l'attachement à la puissance publique et à la capacité de la politique à changer le cours des choses. Mais encore faut-il que les politiques cessent de flirter avec un nouvel air du temps problématique et une «réactivité» à tout crin. Le pays disposent encore d'hommes et de femmes politiques qui ont gardé le sens de l'État et de l'«intérêt supérieur» du pays. Aux compétences nécessaires, s'ajoute un charisme indispensable à la fonction politique. Ces qualités ne se sont pas données à tout le monde ; elles ont un caractère aristocratique (au sens grec, premier du terme, qui signifie le pouvoir des «meilleurs») ou élitaire par le type de vertu qu'elles exigent et qui peut apparaître hors du commun. Si l'on ne reviendra pas à un ancien modèle autoritaire et hautain, la crise dans laquelle le pays est plongé implique de telles exigences, faute de quoi le pays sombrera un peu plus dans une démocratie informe et le morcellement. Le délitement n'en «finit pas de finir»… Il est temps de passer à une nouvelle étape de notre histoire."

 

 

Source: http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/09/05/31003-20140905ARTFIG00350-jean-pierre-le-goff-scandales-revelations-nous-assistons-au-spectacle-de-l-insignifiance.php

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique intérieure
1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 08:00

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Nous livrons aujourd'hui à la réflexion de nos lecteurs une profonde observation du bienheureux Charles de Foucauld sur l'évangélisation ratée de l'Algérie par la France. Elle explique en partie la situation de ce malheureux pays livré au terrorisme islamiste et à la répression gouvernementale.

A.F.-Pau & Pyrénées

 

« Depuis quatre-vingts ans qu’Alger est à nous, on s’est si peu occupé du salut des âmes des musulmans, qu’on peut dire qu’on ne s’en est pas occupé. Si les chrétiens de France ne comprennent pas qu’il est de leur devoir d’évangéliser leurs colonies, c’est une faute dont ils rendront compte, et ce sera la cause de la perte d’une foule d’âmes qui auraient pu être sauvées. Si la France n’administre pas mieux les indigènes de sa colonie qu’elle ne l’a fait, elle la perdra, et ce sera un recul de ces peuples vers la barbarie, avec perte d’espoir de christianisation pour longtemps . »

Source: Écrits spirituels, éditions J. de Gigord, p. 243, lettre à un ami le 21 septembre 1912.

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publié par la Section de Pau & Pyrénées d'Action française - dans Politique religieuse
21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 18:00

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C'est avec émotion que l'on apprend de Gascogne la disparition de Pierre Lagaillarde, ancien député d'Alger, ancien bâtonnier du barreau d'Auch, le 17 août dernier. Il était entré dans la mémoire collective nationale en 1960, lors de l'affaire des Barricades, alors que, tout jeune président de la corpo de droit d'Alger, il avait revêtu sa tenue léopard d'officier parachutiste pour commander la résistance des Algérois à la méprisable politique de bradage de l'Algérie française, notre plus belle province, par De Gaulle et ses séides.

 

Par son exemple donné à une opinion publique indifférente, il avait fait comprendre que sans l'Algérie, "dernier cadeau de la Monarchie au peuple", la France amputée ne serait plus tout à fait elle-même. Elle ne le redeviendra que lorsque ces deux pays seront fraternellement et équitablement confédérés sous une même Couronne traditionnelle, antidémocratique et décentralisée. Cette juste réconciliation, indispensable à la paix en Méditerranée, doit être un des buts d'une politique d'Action française au XXIème siècle.  


Bien qu'il n'ait jamais appartenu à l'Action française proprement dite, la fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française et ses sections de Bordeaux & Basse-Guyenne, de Toulouse & Haut-Languedoc, de Pau & Pyrénées et de Bayonne & pays basque saluent avec respect la mémoire de ce combattant de la Plus Grande France et d'une Nation qui n'a jamais été raciste. Ce grand patriote appartenait à une génération d'hommes indomptables, - celle de l'honorable Pierre Pujo, dont nous perpétuons l'incorruptible héritage politique d'A.F., - qui "mettaient leur peau au bout de leurs idées" et qui savaient ce qu'Honneur veut dire. C'est suffisamment rare aujourd'hui, même et surtout à l'extrême-Droite, pour être rappelé.  

 

 

Vincent GAILLERE

Délégué régional de l'Action française

dans le Grand Sud-Ouest

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publié par la Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française - dans Notre mémoire
16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 08:00

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Ci-dessous, un court texte percutant (et injuste), mais pas mal vu, dans lequel l'essayiste Philippe Muray, pourfendeur de l'homo festivus sous toutes ses formes, met en évidence le caractère factice de certains aspects de masse de la "nouvelle évangélisation" et la mentalité "triomphaliste" de la jeunesse catholique.

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

*

 

«[…] On n’a pas eu tellement tort, l’été dernier, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse, de parler de Catho Pride. Si l’Eglise et son histoire ont vraiment disparu, c’est peut-être durant cet épisode d’apparente euphorie. Tout cela s’est dissout dans la fierté d’être catholique, dans un contentement de soi unanime et carnavalesque, d’où le concret humain (le désaccord avec le monde-donnée) s’était déjà retiré sans doute depuis longtemps. La messe s’est engloutie dans la kermesse ; et l’ancien catholicisme, comme tous les autres cultes, dans cette mystique des temps nouveaux qu’il faut désormais appeler panfestivisme. L’apparition de cette religion nouvelle se fait bien entendu aux dépens de toutes les autres, dont elle conserve d’ailleurs certains traits, tout en les privant de leur valeur essentielle (conflictuelle). A l’occasion de ces JMJ, l’Eglise n’a pas davantage renoué avec les masses qu’elle ne fait l’apprentissage des médias quand l’épiscopat décide de discuter d’internet avec l’académicien séraphique Michel Serres, dispensateur suprême de la cyber-pommade des temps multimédias. Dans l’un et l’autre cas, cette espèce d’aggiornamento n’est que l’acte d’allégeance d’une institution deux fois millénaire au nouveau maître hyperfestif. […]»

 

Source: Après l'Histoire, 2000.

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique religieuse
8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 08:00

Couple moderne

Bobos de tous les pays, unissez-vous!

(Photo D.R.)

 

 

Alors que le pays légal célèbre ces temps-ci jusqu'à la nausée la mémoire du grand bourgeois de province, fondateur du socialisme réformiste moderne, nos lecteurs aimant la vérité historique seront intéressés par les quelques citations suivantes, qui montrent une autre facette, moins connue, du personnage, même si ce genre de fortes déclarations étaient tenues, à la Belle Epoque, pour assez certaines pour être répandues à Gauche comme à Droite. Et encore, quand il les prononçait, I'Etat hébreu n'existait pas! Jaurès-le-Généreux aurait-il été pro-sioniste et belliciste néo-con comme Hollande? Rien n'est moins sûr! Ce dont on est à peu près certain, par contre, à lire leur radicalisme, c'est que jamais Jaurès n'aurait voté pour le néo-Front national mariniste!

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

 

*

Jean Jaurès, La Dépêche de Toulouse, 1er mai 1895:

« Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la population française contre les juifs, c’est que, par l’usure, par l’infatigable activité commerciale et par l’abus des influences politiques, ils accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les fonctions administratives, la puissance publique. (…) En France, l’influence politique des juifs est énorme mais elle est, si je puis dire, indirecte. Elle ne s’exerce pas par la puissance du nombre, mais par la puissance de l’argent. Ils tiennent une grande partie de de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus. »

 

*

Jean Jaurès, La Dépêche de Toulouse, 13 mars 1895:

« J’estime que la juiverie politique et financière qui nous ronge est la plus grande plaie sociale du jour. »

 

*

Jean Jaurès, discours au Tivoli, cité dans La Petite République, 9 juin 1898:

« Nous savons bien que la race juive, concentrée, passionnée, subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n’est pas par la fièvre du prophétisme, nous savons bien qu’elle manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de cor­ruption et d’extorsion. »

 

*

Source: http://unionrepublicaine.fr/jaures-netait-pas-un-brave-prophete-laique/

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 08:00

En ce jour de la fête du Trône marocain, l'Action française-Toulouse juge intéressant de proposer à ses lecteurs l'excellent article paru il y a quelques temps sur un site d'information, qui montre tout ce que l'actuelle monarchie alaouite, plébiscitée par ses sujets, doit au colonisateur royaliste Lyautey, véritable fondateur du Maroc moderne. Par delà les indépendances et les constitutions, son oeuvre, empreinte de réalisme, demeure la charte du développement du pays et la garantie de sa sécurité et de son audience dans la communauté internationale.

Même si le modèle est loin d'être en tous points idyllique et s'il n'a que de lointains rapports avec la Monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée que nous souhaitons instaurer, il n'est pas inutile de noter le dynamisme que la puissance de la volonté d'un homme peut insuffler à un système en bout de course: l'histoire de Lyautey au Maroc en est la preuve.

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

"Ce que Mohammed VI doit au maréchal Lyautey

"Le maréchal Lyautey a personnifié la présence française au Maroc. Il y a surtout renforcé l'autorité de la monarchie.

"L’action d’un homme est à l’origine d’une formidable fabrication de l’Histoire du Maroc moderne. Celle d’une «exception marocaine» que le prince Moulay Hicham, cousin du roi, renie mais traduit volontiers par «une épaisseur historique» pour expliquer par quel miracle Mohammed VI a été épargné par les révolutions arabes.

"Son nom: Louis Hubert Lyautey, résident général au Maroc d’avril 1912 à octobre 1925.  Lyautey demeure une icône largement respectée du Maroc indépendant. Un cas unique au sein du monde musulman, où une figure de la colonisation n’est pas honnie.

"L’homme a consacré l’essentiel de sa carrière à la France coloniale, dont plus de vingt ans à l’Afrique du Nord. Mais c’est au Maroc qu’il a donné toute la mesure de son talent, au point que les élites dirigeantes du pays, qu’il contribua plus que nul autre à faire passer sous le joug colonial, n’ont cessé d’inscrire leur action dans ses pas. Peut-être même sans le savoir vraiment de nos jours.

"La légende dorée du «bon colonial»

«En Lyautey, la France désire absoudre sa brutalité coloniale, ainsi que le regard hautain qu’elle porta sur les "indigènes". Quant au Maroc, il trouve en cet homme la preuve du caractère unique de son destin, tandis que ses élites s’honorent d’avoir reçu tant de puissance et de dignité des mains de ce conservateur émérite», écrivait l’historien Pierre Vermeren dans Le Journal Hebdomadaire.

"Avant lui, les historiens Charles-André Julien dans Le Maroc face aux impérialismes (1978) et Daniel Rivet Lyautey et l’institution du Protectorat français au Maroc (1988) ont déconstruit le mythe de l’architecte du protectorat, expliquant comment sa vision de la société marocaine a eu un impact considérable sur le Maroc moderne.

"Mais qui fut Lyautey pour le Maroc au-delà de la légende dorée que lui ont tressée ses hagiographes? Le personnage se singularise par sa complexité: monarchiste au service de la République, Général méprisant l’esprit militaire, catholique défenseur de l’Islam, légitimiste qui choisit un sultan à sa convenance, inventeur du protectorat, dirigeant imbu de son autorité mais qui dénie celle de sa tutelle, l’homme déroute autant qu’il éclaire certains débats et enjeux du Maroc d’aujourd’hui.

"Des convictions royalistes affirmées

"Louis Hubert Lyautey est né à Nancy en 1854 dans une famille aristocratique lorraine. Catholique et royaliste, celle-ci donne par tradition ses hommes à l’institution militaire. Le jeune Lyautey assiste aux avant-postes à la débâcle française de 1870 face à la Prusse. Il hésite alors entre l’habit ecclésial et la tenue d’officier. En 1873 s’impose le choix de Saint-Cyr, pour forcer le destin et défier le triste sort d’une patrie abaissée. Signe avant-coureur, sa première affectation le conduit deux ans en Algérie.

"Lyautey a des convictions royalistes affirmées. Il se dit légitimiste par défaut. Féru d’histoire et rêveur de gloire, il vit difficilement l’enracinement de la République. Mais lui, conservateur dans l’âme, est peu enclin à la conspiration.

"Lyautey mène alors une brillante carrière d’officier de cavalerie, fréquentant assidûment salons mondains et milieux artistiques parisiens. A Paris, il brille par son esprit, sa plume et son art de la mise en scène à l’aube de sa carrière marocaine. (...)      

"À 40 ans, il quitte la France pour l’Indochine nouvellement colonisée. Elle sera sa «révélation», lui qui cultive en secret une fougue bismarkienne. Il y seconde le général Gallieni. Cette grande figure de la France des tropiques, de cinq ans son aîné, est un officier non-conformiste. Il invente la «tactique de la tâche d’huile», laquelle consiste à soumettre, sécuriser et séduire les populations «indigènes». Au seul rapport de force, il convient de substituer «un ordre juste», respectueux des coutumes et de la hiérarchie traditionnelle.

"Lyautey est séduit par cette approche, tout autant que par Gallieni, dont il partage désormais les convictions (...) À l’orée de ses cinquante ans, déjà doté d’un riche passé colonial, le colonel Lyautey est affecté aux confins algéro-marocains.

"Là, il y prépare l’encerclement de l’Empire chérifien. Cette expérience algérienne est déterminante dans la carrière de Lyautey. L’homme y apprend la rudesse du Maghreb, le désert, les tribus, l’Atlas, la noblesse des guerriers berbères, mais aussi les colons, leur morgue et l’esprit d’accaparement qui les anime. 

"À l’assaut du Maroc grâce aux rebelles

"En Algérie, Lyautey acquiert la conviction que la France doit s’affranchir des traités qu’elle a conclus avec le vieil Empire chérifien. De son compagnonnage avec Gallieni, il retient la tactique de l’occupation progressive. La conquête du Maroc, dont il devient l’ardent défenseur à Paris, doit s’opérer grâce à ses forces centrifuges, les tribus «siba» c’est à dire rebelles au sultan, sans tenir compte du pouvoir central —le fameux Makhzen— jugé faible et sans importance.

"L’accord franco-allemand de 1911 donne à la France les mains libres au Maroc, hormis les territoires laissés à l’Espagne. Elle se charge d’en assurer le contrôle au moment où l’étranglement financier du sultan et les concessions imposées à Moulay Hafid incitent les tribus et les chefs de guerre à le défier, et prendre la tête du jihad. Pour Lyautey, la France doit rétablir l’ordre en s’entendant avec les tribus récalcitrantes, qu’il estime désireuses de se débarrasser du joug d’un pouvoir tyrannique.

"Il incite le gouvernement français à soumettre le Maroc. Le diplomate accrédité, Eugène Regnault, se saisit d’un appel à l’aide suggéré au sultan, et impose, le 30 mars 1912, le Traité de protectorat, dit «de Fès». Ce diplomate devient le premier résident général. Mais le plan échoue. L’annonce du traité, qui place le pays sous la protection des «chrétiens», provoque une levée en armes. Lyautey est alors nommé Résident général.

"La rénovation d’une dynastie décrépie

"Constatant que la France «marche dans le vide» au Maroc, l’officier pragmatique et intelligent abandonne rapidement ses illusions. Il estime que ce n’est pas de l’abaissement du Sultan qui viendra le retour à l’ordre, mais de l’application du traité, qui prévoit le respect de la souveraineté de l’État chérifien et du pouvoir législatif du Sultan, sous la tutelle de la France. La monarchie alaouite recevait ainsi son premier gage de survie.

"Lyautey sécurise le Maroc central, transfère la capitale de Fès, alors assiégée par les tribus, à Rabat, et assure l’exil du sultan Moulay Hafid qui abdique. Lyautey fait avaliser par les oulémas —les gardiens de la foi— l’élection de son frère, Moulay Youssef, qu’il choisit pour sa réserve, sa piété et son manque de personnalité.

"Pourtant, Lyautey s’attache à restaurer le trône alaouite dans une splendeur rénovée. Fasciné par cette monarchie surgie du fond des âges et épargnée par la modernité, ce conservateur esthète veut rétablir la pompe d’un sultanat décrépi. Il s’emploie alors à lui réinventer un décorum déjà fantasmé par les orientalistes et un faste que poussera bien plus tard à leur paroxysme Hassan II.

"Lyautey considère alors par simple tactique ou profonde conviction – les historiens demeurent partagés sur cette question —que, seule, la restauration du pouvoir du Sultan dans son prestige et sa tradition, peut rassurer le peuple et ses notables, et briser le cercle d’une insurrection que cet admirateur de l’ancien régime tend à sublimer. Une idée qui deviendra le ciment du trône. Aujourd’hui encore quand la monarchie est menacée, c’est l’épouvantail de la désagrégation de toute une nation qui est brandi.

"Lyautey est un homme du XIXe siècle séduit par «l’indirect rule» britannique, qui permet à l’Angleterre victorienne de contrôler l’immense Empire des Indes, et à son alter ego lord Cromer, «simple» consul, de diriger l’Egypte. Au grand dam des coloniaux, il s’honore d’être le «premier serviteur de Sidna» (Notre Seigneur).

"En un geste qui frappe les imaginaires, Lyautey n’hésite pas à tenir l’étrier du sultan, lorsque celui-ci descend de cheval dans les grandes occasions. Comment ne pas penser un siècle plus tard à tous ceux aujourd’hui, politiques, hommes et femmes de pouvoir, intellectuels et célébrités d’Occident qui à chaque occasion qui se présente, tiennent la bride à Mohammed VI pour vanter ses mérites?

"La monarchie, «une créature» de la France

"Mais le Général est vite rattrapé par les nécessités de sa fonction et son caractère autoritaire. Lorsque, le 10 octobre 1912, Lyautey écrit à son ami Albert de Mun, «Je crois que Moulay Youssef est ma plus belle réussite», il signifie que l’édifice du protectorat est vicié, le contrôle s’exerçant sur une «créature du résident général». De surcroît, le résident s’évertue à maintenir le sultan en vase clos, entouré de «vieux Marocains rituels», sans contact avec les Européens, les automobiles et les dîners au champagne. La conservation confine alors à la momification.

"Et que dire de la «politique des grands caïds»? Lyautey s’illusionne sur les «seigneurs de l’Atlas», chefs tribaux qu’il assimile aux pairs de France, cette vieille noblesse d’épée issue de la féodalité qui égale en dignité la Famille de France. Son royalisme nourri par Charles Maurras livre des millions de montagnards à la tyrannie du Glaoui, délaissant tout contrôle au profit de l’arbitraire le plus extrême.

"Encore une fois, le parallèle avec l’actualité est saisissant. En France, la Ve République a toujours été conciliante avec les pouvoirs orientaux à la poigne de fer. De gauche comme de droite, les politiques français ont encouragé la monarchie marocaine à demeurer sous cloche, perpétuant d’une part sa dépendance à la France et encourageant le renouvellement d’une élite cooptée et asservie. 

Pour porter ces convictions, Lyautey s’entoure d’hommes atypiques qui doivent à la fois porter les projets du chef, faire respecter la France des musulmans, conserver le «Vieux Maroc», et faire surgir cette «Californie française» autour de Casablanca, que Lyautey appelle de ses vœux. La cooptation makhzénienne, si redoutable aujourd’hui était née.

"Le protectorat, une «fiction»? s’interroge Lyautey

"Entre autoritarisme éclairé et pesanteurs coloniales, que reste-t-il du protectorat et de son essence, le «contrôle»? Dans sa stupéfiante «note du coup de barre» du 18 novembre 1920, Lyautey s’interroge. Et si le Protectorat n’était «qu’une fiction»? Mais il se lance aussitôt dans «le plus dur constat d’échec qu’un homme d’État ait dressé contre sa propre œuvre».

«Dans la pratique, Moulay Youssef n’a aucun pouvoir réel, il n’a de rapports qu’avec le conseiller chérifien (NDLR: Lyautey) qu’il voit journellement, mais c’est tout». Le Protectorat fait approuver au sultan des textes préparés par les services de la Résidence. Les Français ont l’administration directe «dans la peau», déplore Lyautey, qui constate qu’on «en arrive de plus en plus à l’administration directe». Mais de coup de barre, il n’y eut point, et le constat demeura sans suite.

"Impuissant à appliquer le Protectorat, Lyautey en tire les enseignements. Au-delà de ses boutades sur le caractère éphémère de la présence française au Maroc, le Résident manifeste une étonnante et prémonitoire lucidité. Moins de 10 ans après le traité, il écrit:

«À défaut des débouchés que notre administration leur donne si maigrement et dans des conditions si subalternes, (la jeunesse marocaine) cherchera sa voie ailleurs», et «le mouvement d’idées qui est en train de naître à côtés de nous, à notre insu», tôt ou tard «prendra corps et éclatera».

"En écho à cette prémonition, le vieux Maréchal déclare lors du Conseil de politique indigène à Rabat, le 14 avril 1925:  

«Il est à prévoir, et je le crois comme une vérité historique, que, dans un temps plus ou moins lointain, l’Afrique du Nord évoluée, civilisée, vivant de sa vie autonome, se détachera de la métropole. Il faut qu’à ce moment-là – et ce doit être le but suprême de notre politique – cette séparation se fasse sans douleur et que les regards des indigènes continuent à se tourner avec affection vers la France».

"Un royaume façonné de toutes pièces

"L’ampleur de l’héritage laissé par Lyautey est assez considérable. L’empreinte la plus puissante concerne le trône chérifien, qu’il a reconstruit et pérennisé, doté d’un pays soumis et pacifié, et dont il a réinventé le prestige et la puissance. L’absence d’équivalent dans tout le monde musulman est à lui seul la preuve de l’ampleur de ce travail. Après 1912, Lyautey s’est attaché à réaliser la «pacification» du Maroc au nom du sultan.

"Mais l’empreinte de Lyautey excède l’héritage étatique marocain. Jusqu’à la fin du Protectorat le 2 mars 1956, les 13 Résidents qui succèdent à Lyautey s’appliquent à «faire du Lyautey». Pourtant, leur conservatisme souvent frileux et parfois borné ne résiste pas à la comparaison. Lui avait anticipé l’indépendance du Maroc à l’aube des années 20. Mais les convictions de Lyautey, ses goûts et ses représentations, ont aussi durablement conforté un modèle politique et social marocain.

"Dans Lyautey écrivain (1976), André Le Révérend souligne ses conceptions très peu démocratiques, un euphémisme… Lyautey considéra dès sa jeunesse qu’il appartenait à «une caste supérieure», et ne doutait pas d’avoir «le sentiment dans le sang» de faire partie «de la classe sociale la plus élevée». Cette propension à la suffisance sociale lui donnait l’assurance d’être dans son bon droit, d’être le «right man» appelé de ses vœux à la reconstruction de «l’Empire fortuné». Il aurait pu endosser le rôle du «Général revanche» selon l’expression de l’historien Daniel Rivet face à l’Allemagne, ou encore devenir le «Mussolini de la France» des années 30, mais l’histoire lui offrit le Maroc. Il le marqua d’une manière indélébile.

"Un mépris hérité pour la démocratie

"Le premier héritage qui transcende le Protectorat, c’est l’excès d’autorité du pouvoir d’État, et plus encore de son chef. Lyautey «considérait son pouvoir comme régalien, il se voulait entièrement libre», note Charles-André Julien. Son successeur, le Résident Alphonse Juin, ne s’y trompe pas, qui déclare au Président Vincent Auriol le 5 octobre 1947: «Oui, Lyautey instaura l’administration directe (…). Tous auraient fait comme Lyautey. Il fallait d’abord créer l’État chérifien». Jacques Berque, ancien contrôleur civil, reprend à son compte cette formule en vogue depuis Lyautey:

«Le Maroc est un pays où l’autorité est un postulat administratif. On n’y parle jamais de contrôle de l’autorité, mais d’autorité de contrôle».

"Point besoin d’épiloguer pour analyser l’usage qu’ont fait de cette pratique les dirigeants du Maroc indépendant.

"Le second héritage durable est l’extrême fragilité du sentiment démocratique, a fortiori républicain, légué par Lyautey. Ce représentant de la République n’avait que mépris pour elle, lui préférant l’autorité sans contrôle, et le respect des hiérarchies traditionnelles. Lyautey agit toujours en «patron et non en démocrate» et a «dans la peau le dogme des hiérarchies sociales».

"Lyautey a révoqué certains de ses fonctionnaires, même de qualité, pour républicanisme, mais s’accommode de la corruption de ceux qui le servent, s’ils lui obéissent. Confrontées au spectacle d’une France autoritaire éloignée des principes qu’elle proclame, les élites marocaines restent souvent à l’écart des idées démocratiques, et se demandent légitimement si la République française n’est pas, elle aussi, une fiction. Pour eux, des expériences comme celle du Mouvement du 20 février sont soit au mieux romantiques soit au pire dangereuses pour «l’ordre établi» si cher à Lyautey.

"La consécration d’une société de castes

"Le troisième héritage manifeste de Lyautey est la perpétuation au Maroc d’un ordre social particulièrement inégalitaire. Devant les chefs indigènes, Lyautey déclare en octobre 1916:

«Le Makhzen fortuné, les chefs héréditaires et les Pachas forment autour de lui (le sultan) comme une couronne éclatante de joyaux précieux»

"Dans la directive politique qui découle de cet éloge aux grandes familles, Lyautey exige de ses administrateurs «que les rangs et les hiérarchies soient conservés et respectés, que les gens et les choses restent à leurs places anciennes, que ceux qui sont les chefs naturels commandent et que les autres obéissent». Une doctrine plus que présente aujourd’hui où l’esprit de caste est une norme difficilement transgressable.

"Cette politique s’est matérialisée par les «écoles de fils de notables», les collèges musulmans, l’école des officiers de Dar el Beïda de Meknès, ou encore la politique des Grands Caïds. Plus tard, ce seront les lycées de la Mission française qui assureront cette politique de «coopération» dont l’un des plus imposants, celui de Casablanca, porte le nom du Maréchal Lyautey. Lorsque le Résident Eirik Labonne déclare en 1947, «Nous avons misé sur une oligarchie, sur une caricature d’aristocratie (…). Jouons maintenant la carte du peuple», il était déjà trop tard pour voir éclore une transition démocratique et socialisante. 

"Dans ces conditions, «structurellement, Ben Barka n’avait qu’une chance infime de devenir le Bourguiba marocain», résume avec justesse Pierre Vermeren. 

"Aussi, la biographie de Lyautey et sa politique marocaine expliquent bien des réalités sur le Maroc de Mohammed VI. Elle n’était pourtant pour lui «qu’une province de son rêve»."

Ali Amar

D’après les travaux, articles et ouvrages de Pierre Vermeren, Charles-André Julien et Daniel Rivet

Source:    http://www.slateafrique.com/99031/roi-maroc-marechal-lyautey-moulay-youssef-alaouite  

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique étrangère
14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 08:00

Alors que l'on commémore depuis l'an dernier le deux-cent vingtième anniversaire des guerres de Vendée, on lira avec un particulier intérêt l'historique suivant, qui retrace la genèse du double coeur vendéen, symbole aujourd'hui communément admis de la lutte, des sacrifices et de la mémoire de toute une population courageuse.

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

"Extrait de l’article publié par Fabian de Montjoye, antiquaire en bijoux anciens, « La broche dite « double cœur vendéen », Revue du Souvenir vendéen, juin 2010, p. 15-17:

"Fabian de Montjoye a retracé de façon très convaincante l’apparition du double cœur, dit « vendéen ». Son étude en révèle l’origine dans un bijou ancien.  

Il faut remonter à la « guimbarde », broche en forme de cœur ajouré, qui était un accessoire servant d’épingle de col aux hommes, en Poitou, Charente et Saintonge. Cette guimbarde, du nom d’un instrument de musique rudimentaire dont la forme est très proche de la sienne, était fabriquée principalement à Niort et à Nantes, vraisemblablement dès l’Ancien Régime. 

Sa forme en cœur – pas encore double – relève, non pas d’une dévotion au Sacré-Cœur (pourtant fort répandue dans l’Ouest au XVIIIe siècle), mais de la symbolique amoureuse, comme le confirme bien souvent la présence d’une flèche, celle de Cupidon, transperçant le cœur. Ces flèches disparaissent d’ailleurs lorsque la croix apparaît, plus tardivement, au sommet du bijou. Quant à la couronne, attestée avant la croix, elle ne peut symboliser que le mariage, qui « couronne » l’amour. Portée à l’origine par les hommes, cette broche pouvait être un présent amoureux, celui d’une fiancée.  

"Au début du XIXe siècle, la symbolique amoureuse de l’accessoire vestimentaire est concurrencée par une référence collective politico-religieuse, en relation avec le Sacré-Cœur de Jésus, arboré par les combattants vendéens et chouans comme signe de reconnaissance. 

"Ce n’est véritablement qu’après l’équipée de la duchesse de Berry dans l’Ouest, en 1832, que se répand le bijou en double cœur à connotation religieuse et monarchiste que l’on connaît : un cœur pour Dieu (symbolisé par la croix) et l’autre pour le Roi (représenté par la couronne). Fabriqué principalement à Niort et aux Sables-d’Olonne, il connaît un grand succès et, du coup, perd progressivement sa référence politique pour devenir un simple bijou d’ornement, représentatif d’une région. 

La vocation « emblématique » de cette broche, due à l’attachement identitaire que lui portent les Vendéens, va aussi fixer définitivement sa forme. Ainsi, la liberté de style propre aux guimbardes fonctionnelles (annulaire ou cordiforme, avec ou sans flèche, avec ou sans couronne, avec ou sans fleur de lys, …) va s’uniformiser en un double cœur couronné et sommé d’une croix. Ce modèle, fixé au milieu du XIXe siècle, ne variera guère et demeurera en usage populaire jusqu’au milieu du XXe siècle, avant de connaître un certain renouveau dans les années 1980." 

 

épingle de col

 

scapulaire au Sacré-Coeur de Jésus

 

broche "vendéenne" au double coeur

 

"Extrait de l'article publié par Thierry Heckmann, "1943. La Vendée se dote d'un blason. De l'identité à l'emblème", Recherches vendéennes, n° 6, 1999, p. 291-294:

"Rappelons que logos et blasons, à l'instar d'une signature, constituent un signe de reconnaissance simple, dont les caractéristiques doivent permettre à quiconque d'en identifier l'auteur au premier coup d'œil. Nombre de personnes morales s'en sont doté au cours des âges, les villes en particulier. Le ralentissement de la création héraldique, amorcé déjà sous l’Ancien Régime, correspond à la perte d’autonomie et donc d’identité des collectivités locales face à l’Etat. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la décentralisation des pouvoirs, amorcée en 1982, ait été rapidement suivie par la création de milliers de logos, à la demande des départements et des communes. De conception souvent trop cérébrale, leur symbolique compliquée échappe parfois à la population, qui ne se les approprie pas, forçant les élus à en changer. Comme jadis pour le blason, c’est la notoriété qui enracine un logo. Force est de reconnaître qu’en Vendée elle s’accompagna d’un succès immédiat auprès du public. Il ne s’agissait à vrai dire que du relookage des armes du département, dont la création nous reporte quarante-six ans plus tôt. 

"C’est en effet en 1943 que le bureau du conseil départemental promulgua les armes de la Vendée. Cette question s’était posée en marge d’un débat récurrent depuis 1937 sur la répartition des départements en régions ou provinces. On venait d’attribuer des armes à toutes les communes de la Seine, au Kremlin-Bicêtre comme à Orly : « d’azur … chargé de cinq avions de sable, volant en pal » ! Dans ce contexte, la Revue du Bas-Poitou prit l’initiative d’inviter ses lecteurs à présenter leurs propositions. Son choix reçut l’approbation officielle et bénéficia d’une telle popularité que personne ne songea à s’en offusquer, tant l’appropriation qu’en faisait la population dépassait le modeste usage officiel d’un organe administratif encore sans grande personnalité. 

"Il est vrai qu’on avait eu le souci de choisir des armes pour ainsi dire parlantes, évoquant sans conteste la Vendée, tout en cherchant à éviter qu’il ne s’agisse que d’une Vendée. La devise, « Utrique fidelis » (fidèle à l’un et à l’autre), proposée par un fonctionnaire, l’archiviste du département, faisait explicitement référence à la présence de braves du côté des Bleus comme de celui des Blancs. Le choix d’un cœur évidé surmonté d’une couronne, et même sous sa forme de double cœur, était inspiré des décors d’armoires ou d’orfèvreries bien attestés avant même la Révolution et si fréquents en Vendée. Le Dr Baudouin, aux opinions peu suspectes d’avoir été réactionnaires, avait cru pouvoir en établir l’existence depuis les Gaulois dans un article documenté en 1903. La croix, ajoutée au XIXe siècle, avait fini par faire appeler couramment cet emblème cœur vendéen, et le savant archéologue d’affirmer alors que ce « bijou local [était] la caractéristique la plus typique qu’on puisse souhaiter pour notre département ». On se risqua donc à en faire un nouveau meuble héraldique, mais après quelques précautions. Les cœurs étaient évidés et au nombre de deux pour éviter toute analogie directe avec un Sacré-Cœur. La croix, aux branches égales, n’épousait pas la forme triomphante de la croix latine à forte connotation religieuse. La couronne, stylisée, restait avant tout un ornement et n’était pas plus la couronne royale caractéristique que celle de toute reine de village. Enfin, on avait écarté d’emblée tous les projets présentant des chouettes chouannes, des fleurs de lys, des croix glorieuses, ou même des faux vendéennes. Héraldique oblige, on avait entouré l’écu d’une « bordure componée aux armes de la province du Poitou ». Trop compliquée à reproduire et au caractère plus officiel que populaire, elle s’avéra inutile et ne tarda pas à tomber en désuétude. 

"Le blason de la Vendée, département créé sous la Révolution, entérinait donc la forme d’un emblème qui se cherchait depuis un siècle et que la tradition avait travaillé : en partie antérieur à la guerre de Vendée, il en évoquait le souvenir fondateur ; il s’en démarquait aussi suffisamment pour acquérir une actualité que ne devait pas contrarier une lecture historique. "

Première moitié du XIXe siècle : un bijou stylisé auquel on vient d'ajouter une croix. Sa référence discrète à l'histoire et sa popularité en font une caractéristique régionale, "les coeurs vendéens", sans lier sa lecture à un événement passé. 

Deuxième moitié du siècle : différentes interprétations du bijou, comme celui-ci, tentent de rendre sa signification univoque. 

1943 : le département de la Vendée adopte les coeurs vendéens comme meuble héraldique caractéristique de son blason. 

1989 : le blason engendre un logo dont le succès confirme le choix. 

... mais suscite aussi un contre-projet (existe en bleu et en rouge).

 

Source:  http://archives.vendee.fr/Decouvrir/Pages-d-histoire/Miscellanees/Du-blason-de-la-Vendee-a-son-logo 

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 08:00

affiche_de_propagande_ann_es_80_1.jpg

 

On a appris récemment que la nouvelle Marianne, choisie par un jury "représentatif" de lycéens, serait en fait une féministe hystérique et une étrangère violemment hostile à la France. L'Action française-Toulouse & Haut-Languedoc suggère donc à tous les réactionnaires de France, de Navarre et d'outre-mer, à défaut de pouvoir utiliser, pour le moment, des timbres à la noble effigie du Roi légitime Henri VII, de coller les timbres litigieux à l'envers, en guise de protestation permanente contre cette infâmie antipatriotique et d'appel au retrait de cette série très peu esthétique. Ils ne feront d'ailleurs que reprendre une manière de protester très répandue depuis le XIXème siècle sous tous les horizons, comme le verra en lisant l'intéressant article ci-dessous.

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 


"Politique philatéliste

"Article paru dans le Figaro

du 8 avril 1914.

 

"Il y a en Angleterre quelques bonnes gens, qui s'intitulent légitimistes et partisans de la Rose Blanche, pour lesquels le roi Georges V n'est pas le roi légitime du Royaume-Uni. À leur sens, la maison de Hanovre s'est indûment emparée du trône et l'a illégalement transmis à ses descendants. La couronne devrait, à leur avis, être enlevée au souverain régnant et donnée à la reine Marie-Thérèse de Bavière, que dans un petit cénacle on n'appelle que la Reine tout court: The Queen.

 

"Cela est bien inoffensif, et de même leur façon de manifester leur opinion et de protester contre ce qu'ils appellent l'usurpation de Georges V. Lorsqu'ils affranchissent leurs lettres, ils ont soin de coller leurs timbres la tête en bas. C'est un signe de ralliement, auquel, d'ailleurs, la poste ne fait aucune attention.

 

"Cette manière de protestation et de manifestation n'est du reste qu'une imitation. L'idée leur en vient d'Haïti où elle fut appliquée pour la première fois en 1888, après la révolution qui renversa le président Salomon. Les nouveaux maîtres du pouvoir, par mesure d'économie, durent épuiser le stock de timbres-poste portant l'effigie du président déchu, mais ils décidèrent que pour être valables, lesdits timbres devaient être collés la tête en bas. Toutes les autres correspondances étaient transmises aux destinataires, mais considérées comme non affranchies et passibles de l'amende."

 

 

Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/04/14/01016-20140414ARTFIG00229-1914-l-angleterre-decouvre-la-protestation-philateliste.php

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Humour
17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 08:00

4 Piliers Fédération

 

 

On lira ci-après l'intéressant compte-rendu d'un livre sur la politique scientifique du gouvernement du maréchal Pétain, très en avance sur ce domaine, comme dans tant d'autres, (comme l'a montré l'an dernier l'historien Philippe Prévost dans sa série de conférences sur "Vichy, acteur de la modernisation de la France": http://actionfrancaiseaquitaine.over-blog.com/article-vichy-inventeur-et-acteur-de-la-modernisation-de-la-france-reunions-d-action-francaise-a-bordeaux-le-116989676.html ) sur celle de stagnation des Républiques qui l'ont précédé et suivi.

Depuis Barrès, les nationalistes français se  sont toujours préoccupés du sort de notre recherche scientifique. C'est ainsi que le tiers des organismes de recherche publique actuels ont été créés sous le gouvernement de l'Etat français. Pressés par les cruelles nécessités nées de la défaite de la France par l'Allemagne, le génie innovateur des hommes du Maréchal a été d'orienter la recherche vers l'amélioration du potentiel de la France dans tous les domaines, de doter ces organismes d'un "masse critique" suffisante pour durer jusqu'aujourd'hui, et pour leur permettre de compter parmi les plus grands instituts mondiaux. Par le patriotisme de leurs fondateurs, ainsi que par leurs travaux au service du peuple français pendant la guerre et après, ces organismes de haute valeur ont amplement montré que leur conception était moderne et bienfaisante.  

A.F. Toulouse & Haut-Languedoc

 

"Malgré les pénuries et l'isolement, les scientifiques travaillent d'arrache-pied dans les laboratoires de la France occupée. Le régime de Pétain enrôlera les plus dociles et restructurera l'effort public. Sait-on qu'un tiers de nos grands organismes de recherche sont nés sous Vichy ?

"Rutabagas, semelles en bois et rationnement... Qui donc avait encore le coeur à se soucier de science, en France, sous l'Occupation ? Et pourtant, les chercheurs n'ont pas déserté leurs laboratoires entre 1940 et 1944. À la faculté des sciences de Paris, on ne soutient certes qu'une quarantaine de thèses par an, moitié moins qu'avant-guerre. Mais de quelle qualité ! Un certain Jacques Monod, biologiste, qui sera récompensé d'un Nobel en 1965, soutient sa thèse en 1941 ; malgré les lois antisémites, un jeune mathématicien juif, Laurent Schwartz, fait de même en 1943, sept ans avant d'obtenir la prestigieuse médaille Fields. C'est aussi la période où, dans les laboratoires de Rhône-Poulenc, le biologiste Bernard Halpern, juif lui aussi, met au point le premier médicament anti-histaminique, l'Antergan, pionnier d'une famille de molécules appelées à connaître une belle carrière. Sous Vichy, la recherche française pratiquait-elle donc le science as usual ?

"On pourrait le penser au vu de la production scientifique prolifique de certains chercheurs durant cette époque troublée. Dans ses Mémoires, Louis Néel, Nobel de physique 1970, s'attaque ainsi à « la légende selon laquelle rien de bon en physique n'a été fait pendant l'Occupation ». Il y oppose les quelque 40 publications et brevets de son groupe pendant la guerre, période durant laquelle débute la construction du centre de recherche sur le magnétisme de Grenoble, qu'il dirigera toute sa vie. En biologie, 25 articles paraissent entre 1941 et 1944 sous la signature du microbiologiste André Lwoff. Et, en 1945, le biologiste Antoine Lacassagne, de l'Institut du radium, lui-même auteur de 31 études entre 1940 et 1945, s'excuse de « ne pouvoir donner qu'un aperçu d'ensemble de la centaine de travaux publiés en moins de cinq ans ». Explication a posteriori du principal collaborateur de Lacassagne à partir de 1941, Raymond Latarjet : « Malgré les restrictions [...], on travaillait avec ardeur dans cet Institut du radium [...]. La guerre favorisait même le travail, en supprimant tout divertissement, et en donnant à ceux qui ne combattaient pas la notion que ce travail devenait pour eux un double devoir. »

"L'« ardeur » rend sans doute plus facile à supporter les innombrables difficultés matérielles de l'époque. Les pénuries frappent particulièrement les laboratoires. Le Pyrex, qu'utilisent les chimistes pour souffler leur verrerie, devient fragile à cause du manque de bore qui entre dans sa composition. Le platine, catalyseur de nombreuses réactions chimiques, fait défaut. Les biologistes peinent à nourrir les animaux sur lesquels ils font des expérimentations. Les généticiens de l'Institut de biologie physico-chimique, qui étaient parvenus à importer 50 kilogrammes de sucre roux de Martinique pour nourrir leurs mouches drosophiles, doivent affronter la fureur des femmes de service, indignées qu'on gaspille ainsi une denrée des plus rares. Autre problème : l'isolement des chercheurs français. Les revues scientifiques anglo-saxonnes n'arrivent plus, les revues allemandes, très importantes en chimie et en physique, ne sont livrées qu'au compte-gouttes. La participation aux congrès internationaux devient impossible, et les communications au sein même du pays, coupé en deux zones, sont difficiles. « Nous avons pratiquement travaillé en circuit fermé pendant cinq ans, sans contact avec l'extérieur », se souvient Louis Néel dans ses Mémoires.

"Quelques nouvelles de la science étrangère arrivent cependant par le Bulletin analytique du CNRS. Animé par le minéralogiste Jean Wyart, le service de documentation du CNRS a en effet réussi à organiser une contrebande des revues scientifiques étrangères, notamment anglo-saxonnes. Le personnel de ce service épluche les précieux Journals et publie dans le Bulletin les titres traduits des articles, accompagnés d'un résumé succinct. Les chercheurs peuvent ensuite se procurer une copie microfilmée des articles qui les intéressent. Succès fulgurant : les tirages de 1944 du Bulletin analytique rivalisent avec ceux des prestigieux Comptes rendus de l'Académie des sciences.

"L'« anti-France » écartée

"Le régime pétainiste saura, lui aussi, s'appuyer sur l'« ardeur » afin de mobiliser, pour ses objectifs, la recherche française. Qui aurait pu s'en douter ? En juillet 1940, les hommes de Vichy n'ont pas de projet scientifique pour la France. Ils s'unissent plutôt dans une détestation du passé et de ce Front populaire qui vient de créer, en 1939, le CNRS. L'organisme, dirigé par deux hommes de gauche, est conçu par ses fondateurs comme le bras scientifique de l'État au service de la Défense nationale. Dans cette tâche, il ne se fera pas que des amis dans les laboratoires des facultés, jaloux de leur indépendance.

"Sitôt la défaite consommée et le gouvernement de Pétain installé, une partie de la recherche fera les frais de l'épuration de l'appareil d'État entamée par le régime. L'« anti-France » syndicalistes, militants de gauche, étrangers récemment naturalisés, Juifs et francs-maçons sera écartée de la fonction publique, et notamment des universités. Selon les pointages de l'historien Claude Singer, 126 Juifs, 40 opposants politiques dont le physicien Paul Langevin et 27 francs-maçons sont révoqués des universités françaises entre 1940 et 1941, soit environ 12 % du corps enseignant. Certains bannis partent en exil lire ci-contre « Le refuge américain ». D'autres trouvent refuge dans l'industrie. D'autres enfin profitent, pour un temps, de bourses que le CNRS conserve le droit d'accorder aux chercheurs indésirables. Mais, à la rentrée de 1942, le Commissariat général aux questions juives supprime les bourses aux 21 scientifiques juifs qui en bénéficiaient encore. Plusieurs chercheurs de renom, arrêtés parfois jusque dans leurs laboratoires, périront dans les camps nazis.

"Vichy réprime. Il va également administrer. Dès l'été 1940, le carburant, les moyens de chauffage, le ravitaillement manquent, et le gouvernement se demande comment passer l'hiver. La recherche peut aider à résoudre ces problèmes, avancent alors à Vichy ceux que l'on appellera bientôt les « technocrates ». Qui sont-ils ? Des hommes pour qui la Révolution nationale est un « ferment du progrès technique », « l'insertion du futur dans le présent », comme l'écrit un de leurs éminents représentants, le secrétaire d'État à la Production industrielle Jean Bichelonne. Jeunes, souvent diplômés des grandes écoles, familiers de la haute administration ou dirigeants d'entreprises, les technocrates veulent moderniser le pays en mobilisant la recherche scientifique. Ils se donnent carte blanche. Il n'y a plus de contrôle parlementaire et l'occupant allemand se montre relativement indifférent à ces questions. À Berlin, en effet, on est fort d'une écrasante supériorité scientifique : entre 1919 et 1939, Allemands et Autrichiens remportent 9 prix Nobel de chimie, 7 de biologie et 6 de physique. La France est pâlichonne avec ses 5 lauréats, et l'occupant en est bien conscient : en 1941, les autorités d'occupation transmettent au ministère de l'Éducation du Reich à Berlin le décret de réorganisation du CNRS français, accompagné d'un laconique et condescendant : « Les intérêts allemands ne sont pas touchés. Il n'y a pas d'objection à faire. »

"Mobilisation scientifique

"Les hommes de Vichy peuvent alors transformer à leur guise le CNRS honni en pourvoyeur de moyens et de méthodes de ravitaillement. Cap sur la recherche appliquée. Le nouveau patron de l'organisme, Charles Jacob, géologue et politiquement conservateur, vante le concret des travaux du Centre lors des conseils d'administration : un nouveau procédé de filtration de l'air pour les moteurs Diesel des trains le 7 octobre 1941 ; la génétique du topinambour le 11 février 1942 ; la congélation de la viande et des légumes le 12 octobre 1943, etc. Ces rapports donnent lieu à des rapprochements qui paraissent aujourd'hui comiques : à la séance du 12 décembre 1941, les administrateurs approuvent l'octroi de 12 000 francs à l'abbé Breuil, professeur au Collège de France, pour « lui permettre de faire exécuter des relevés de peintures et de gravures à la caverne de Lascaux », qui vient d'être découverte. Juste après, les mêmes votent une subvention deux fois supérieure à un professeur de la faculté des sciences de Clermont-Ferrand pour « des travaux de jardinage nécessités par les recherches sur la pomme de terre » !

"La mobilisation scientifique voulue par les technocrates ne se limite pas au recentrage du CNRS. Chaque ministère, ou presque, se dote de ses propres organismes de recherche. La Santé avec l'Institut national d'hygiène en 1941 lire ci-contre l'interview de Jean-François Picard ; les Colonies avec l'Office scientifique de recherches coloniales en 1943 ; l'Agriculture avec le Service de recherche agronomique en 1943. Le ministère de l'Industrie se distingue par un certain jusqu'auboutisme : il crée le Centre national d'étude des télécommunications le 4 mai 1944, puis l'Institut français du pétrole sept jours après le débarquement de Normandie ! Chaque fois, l'objectif est le même : mobiliser les chercheurs pour trouver des solutions aux pénuries et pour moderniser l'industrie.

"Une figure se détache de cet establishment scientifique qui prospère sous l'Occupation : Alexis Carrel, médecin et physiologiste. Aussi brillant qu'arrogant, Carrel n'a que des ennemis, ou presque, dans les cercles scientifiques français. Il a fait toute sa carrière aux États-Unis, où il a même reçu son prix Nobel de 1912. Pourtant, en février 1941, Carrel revient en France. Vichyssois, il se laisse convaincre de lancer ce projet qu'il avait évoqué dans son best-seller, L'Homme cet inconnu, en 1935 : créer un « Aristote composite », un centre pluridisciplinaire où une « élite » chercherait à résoudre les problèmes humains, tous les problèmes humains, en faisant en sorte que les hommes et la société se conforment aux lois scientifiques supposées régir la vie. Sont ainsi convoquées, pêle-mêle, la médecine, la biologie, l'anthropologie ou l'économie, au service d'un idéal de régénération de la société française : « Il faut remplacer la démocratie par la biocratie, la science de l'homme », écrit Carrel à son frère en 1938.

"Continuité à la Libération

"Ce projet rejoint celui du nouveau régime. Vichy s'inquiète de la mauvaise santé de la population française, vante la natalité, fait l'éloge des mères, veut réconcilier la communauté nationale en supprimant les classes sociales. Dotée d'un budget annuel de 40 millions de francs soit plus de la moitié de celui du CNRS !, la Fondation française pour l'étude des problèmes humains FFEPH se met à l'oeuvre en 1942. Nommé « régent » de la Fondation, Carrel entreprend de recruter quelque 250 chercheurs. Mais, malgré l'argent qui coule à flots, c'est l'échec. Miné par la maladie qui l'emportera un an après, Carrel avoue en 1943 que la Fondation ne compte pas plus de deux douzaines de vrais scientifiques : parmi eux, le sociologue Jean Stoetzel qui innove en appliquant la technique du sondage d'opinion à l'étude des causes de la dénatalité française, l'architecte Le Corbusier, le futur prix Nobel d'économie Maurice Allais ou encore la jeune pédiatre Françoise Dolto. Ces célébrités ne tireront par la suite nulle gloire de ce passage à la Fondation.

"Tentons un bilan. La frénésie scientifique de Vichy a-t-elle porté ses fruits en découvertes sonnantes et trébuchantes ? Difficile à dire, la période de la guerre n'ayant pas été assez longue pour que les travaux engagés alors puissent trouver leurs applications. En tout cas, l'oeuvre réformatrice de Vichy en matière de sciences ne sera pas remise en question à la Libération. Frédéric Joliot, nommé directeur du CNRS le 20 août 1944, en pleine insurrection de Paris, vante ainsi l'oeuvre de son prédécesseur Charles Jacob, qu'il associe au nouveau comité directeur du Centre. Toutes les institutions scientifiques créées par l'État français sont conservées par le gouvernement provisoire. Même la FFEPH, dissoute à la Libération, devient, dès 1945, un Institut national des études démographiques INED, qui existe toujours ; l'ORSC devient l'Orstom, puis l'actuel Institut de recherche sur le développement IRD en 1998 ; le Service de recherche et d'exploitation agronomique donne naissance à l'Institut national de recherche agronomique INRA en 1946. Le CNET ne devient France Télécom recherche et développement qu'en 1998. Quant à l'Institut français du pétrole, il existe toujours. Une continuité que l'on retrouve dans d'autres domaines. « Les hommes de Vichy travaillaient beaucoup et leur oeuvre législative est solide, même si elle était faite au service d'objectifs contestables », remarque l'historien Marc-Olivier Baruch. Au total, le tiers des actuels organismes publics de recherche a été créé par Vichy. Une filiation à l'évidence difficile à assumer : à en croire les historiques qui figurent sur leurs sites, l'Institut de la science et de la recherche médicale a été fondé en 1964, et l'Institut de recherche sur le développement en 1998 ! Vichy est bel et bien « un passé qui ne passe pas », comme aime à le dire l'historien Henri Rousso.

"Savants sous l'Occupation. Enquête sur la vie scientifique française entre 1940 et 1944 paraît début février aux éditions du Seuil. Nicolas Chevassus-au-Louis, auteur de cet ouvrage, y dresse le portrait de 12 scientifiques, tous représentatifs, à un titre ou à un autre, de cette sombre période. Des célébrités : Frédéric Joliot, incarnation de la résistance française à l'occupant, qui a cependant accueilli dans son laboratoire des chercheurs allemands. Des inconnus, aussi, tel Raymond Croland, thésard en microbiologie, mort en déportation à l'âge de 32 ans. L'ouvrage est riche de documents inédits, notamment des archives de l'épuration du CNRS, jamais ouvertes jusqu'alors."

Par Nicolas Chevassus-au-Louis

Source: http://www.larecherche.fr/savoirs/histoire/quand-vichy-reorganisait-science-francaise-01-02-2004-77417

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 08:00
Chaque fois que tu aimes ton frère, tu es sur le chemin qui mène à Dieu

Aimer…aimer…aimer…Dieu et nos frères.
Pas facile Jésus ce que Tu demandes, pas impossible non plus.
Deux demandes essentielles mais en fait cela ne fait qu’un.
Essaye et tu verras que chaque fois que tu aimes ton frère, tu es
sur le chemin qui mène à Dieu.
Et chaque fois que tu dis à Dieu que tu l’aimes, ton cœur va se tourner aussi vers ton frère.
Tu les retrouves l’un et l’autre ensemble.
L’Esprit Saint peut t’apprendre cela.
Jésus donne-nous cette grâce afin d’aimer comme Tu nous aimes.

Sœur Nelly Bours, Divine Providence – Créhen, diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique religieuse
1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 08:00

L'hécatombe continue en Syrie (Photo D.R.)

 

On lira avec intérêt ci-après l'importante interviouve donnée par le journaliste libanais, spécialiste du Proche-Orient, René Naba, publiée par le mensuel Afrique-Asie dans son numéro de mai dernier.

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

"Grand spécialiste du monde arabe, René Naba, auteur d’un récent ouvrage sur l’Arabie Saoudite*, décrypte pour «Afrique Asie» l’action malfaisante d’un royaume des ténèbres tenu par une gérontocratie qui a confisqué l’islam, et dont le «nanisme politique» a conduit à la décomposition du monde arabe. Cet incubateur matriciel du djihadisme, otage volontaire des Occidentaux, n’a pas vu que ses alliances contre nature l’avaient inexorablement conduit à son crépuscule. Avant la fin ?

"Journaliste réputé, grand connaisseur du monde arabe depuis près de quarante ans, auteur d’une douzaine d’ouvrages et animateur du blog www.renenaba.com, René Naba a été correspondant au bureau régional de l’Agence France-Presse (AFP) à Beyrouth (1969 à 1979), responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’AFP (1979 à 1989), puis conseiller du directeur général de la radio RMC Moyen-Orient, chargé de l’information (1898-1995). Durant cette période, il a couvert tous les conflits d’importance dans la région : guerre civile jordano-palestinienne, « septembre noir » de 1970, guerre du Liban (1975-1990), 3e guerre israélo-arabe d’octobre 1973. Il a aussi été un membre fondateur des Lumières de Paris, l’équivalent français du prix cinématographique américain Golden Globe.

Afrique Asie: Vous venez de consacrer un livre au royaume wahhabite. Pourquoi ?

RN: Pardonnez-moi ce propos sacrilège: l’Arabie Saoudite est le pays au monde qui invoque le plus quotidiennement Allah, mais cette incessante invocation divine paraît sans effet devant la gabegie et la démagogie de ses dirigeants et leur nanisme politique, à en juger par l’état de décomposition du monde arabe dont elle est grandement responsable.

"La dynastie wahhabite a fondé sa légitimité sur une imposture. L’Arabie Saoudite est certes la terre de la prophétie musulmane, mais il n’est écrit nulle part qu’elle doit être la propriété de la famille Al-Saoud. L’appropriation d’une religion planétaire, son interprétation dans un sens ultra restrictif, régressif et répressif ainsi que son instrumentalisation à des fins politiques au service des anciens colonisateurs du monde arabe et musulman relève de l’imposture et de la forfaiture, qu’il importe de dénoncer, de combattre et de sanctionner.

"Le royaume vit un état de schizothymie, avec une très grande complaisance des «grandes démocraties occidentales» pour les turpitudes de la dynastie wahhabite. Il importait de pointer les dysfonctionnements saoudiens, de même que le discours disjonctif occidental. De remettre les pendules à l’heure en ce qu’il est du devoir de tous les démocrates arabes de combattre sans relâche cette grave aberration mentale, si préjudiciable au développement du monde arabe. De déconstruire toute une stratégie fondée sur l’instrumentalisation d’une religion, l’islam, comme arme de combat au service du camp atlantiste et du pancapitalisme financier. Le combat n’est donc pas contre une religion, mais contre des dignitaires religieux ou des politiques qui instrumentalisent une religion.

"Le monde arabe vivait une révolution de grande ampleur, impulsée par l’immolation du Tunisien Mohamad Bouazizi, et l’Arabie Saoudite, comme indifférente à ce bouleversement qui sapait les fondements de l’ordre ancien, s’imaginait pouvoir interrompre ce flux à coups d’interdits, les fatwas, son arme de destruction massive. Quinze fatwas tout aussi lubriques que concupiscentes ont été décrétées durant ce que l’on désigne faussement de «printemps arabe», fatwa de la copulation de l’adieu, qui s‘apparente à de la nécrophilie, fatwa pour l’allaitement de l’adulte, fatwa pour le meurtre de Bachar al-Assad (alaouite) prioritairement à celui d’un Israélien, comme si la fonction d’un dignitaire religieux était de préconiser le meurtre ; fatwa enfin pour la destruction des Églises de la péninsule arabique.

"Les pétromonarchies comptent une dizaine d’églises, la plupart installées à la demande des autorités du pays, notamment des congrégations religieuses libanaises, tant pour veiller à la bonne éducation des enfants des familles princières et de la grande bourgeoisie du Golfe que pour répondre aux besoins spirituels de près de dix millions de «travailleurs immigrés occidentaux» expatriés dans la zone. En revanche les pétromonarchies abritent sept importantes bases aéronavales, sans compter la base de drones en Arabie Saoudite. Ce qui pervertit l’esprit ne vient pas tant de ces églises que de ces bases qui asservissent les pays de la région et aliènent leur souveraineté et leur dignité. Détruire une dizaine d’églises aurait exacerbé l’islamophobie ambiante des pays occidentaux et aurait suscité en réaction la destruction de plusieurs centaines de mosquées en Europe et ailleurs. Il est malsain de s‘abandonner à sa rance phobie sans en mesurer les conséquences, à court et à moyen terme, sur autrui.

"Dans la maturation de ce livre, une raison subsidiaire a joué qui relève de mon équation personnelle: je viens d’un pays, le Liban, dont la capitale, Beyrouth, s’est offerte en victime sacrificielle de la défaillance arabe, à deux reprises, glanant au passage le glorieux titre de «mère de toutes les villes du récit de la résistance arabe», dans sa double version Beyrouth-Ouest (1982) et Beyrouth-Sud (2006). Elle revêt, à ce titre, dans la conscience collective arabe, la fonction de «Vietnam d’Israël» en ce qu’elle revendique le privilège unique au monde d’avoir symbolisé, à deux reprises dans l’Histoire contemporaine, la résistance arabe à l’hégémonie israélo-américaine.

"Les Libanais veulent bien mourir pour la Palestine, mais pas se faire poignarder dans le dos par des planqués à des milliers de kilomètres du champ de bataille, de surcroît les alliés objectifs d’Israël, quand bien même ils sont arabes. Surtout s’ils sont arabes.

Afrique Asie: L’Arabie Saoudite est actuellement une gérontocratie moyenâgeuse. Comment expliquez-vous le fait qu’elle soit devenue, selon une expression de l’ancien ambassadeur de France à Riyad, une « dictature protégée » ? Par l’Occident bien entendu.

RN: L’Arabie Saoudite est le ravitailleur énergétique des grands pays industrialisés à des prix défiant toute concurrence. Une vache à lait. L’instrument docile de la stratégie américaine, unique cas au monde d’un partenariat dans la vassalité. Le deal est simple : la sécurité du ravitaillement pétrolier des États-Unis, et son ravitaillement au moindre prix, en contrepartie de la protection du royaume, plus précisément de la dynastie wahhabite.

"Vaste marché de consommation à fort pouvoir d’achat, l’Arabie est un exutoire. Un gros client de l’industrie d’armement des pays occidentaux, dont les transactions militaires exorbitantes, de l’ordre de plusieurs centaines de milliards de dollars, sont conçues comme des polices d’assurance qui obligent ses fournisseurs à le protéger et à soutenir sa politique, si erratique soit-elle. Les Occidentaux laissent l’Arabie s’enfoncer dans ses dérives et ses excès pour accroître sa vulnérabilité et accentuer la dépendance de la dynastie à leur égard. Le moment venu, exit. Comme avant elle la dynastie pahlévi d’Iran.

Afrique Asie: Main dans la main avec l’Occident, l’Arabie Saoudite a toujours joué un rôle d’avant-garde dans la déstabilisation des États séculiers dans le monde arabe (Égypte nassérienne, Syrie, Irak, Algérie, Libye, etc.). Comment expliquez-vous ce pacte d’apparence contre nature ?

RN: Non pas à l’avant-garde, mais à proprement parler le fer de lance de la contre-révolution arabe. Les pays qui lui sont frontaliers lui servent de balises de sécurité: le Yémen pour combattre Nasser et épuiser son armée pendant six ans (1960-1966) au point de la rendre incapable, en 1967, de faire face à la guerre préventive israélienne. L’Irak, dont elle a commandité la guerre pendant dix ans contre l’Iran (1979-1989), pour fixer un pays doublement dangereux à ses yeux, un pays révolutionnaire et chiite. Saddam Hussein a été un âne absolu. Quel besoin avait-il de faire le sale boulot pour le compte des monarchies les plus rétrogrades, lui qui se réclamait d’un régime séculier, d’une idéologie nationaliste et laïque ?

Afrique Asie: Le roi Abdallah d’Arabie vient de publier plusieurs décrets criminalisant le terrorisme au moment même où il apporte un soutien multiforme à tous les mouvements terroristes dans le monde arabe et musulman, voire partout dans le monde. Pourquoi cette volte-face ?

RN: La criminalisation des organisations djihadistes a constitué la condition préalable à la visite d’Obama en Arabie, en même temps qu’elle signait l’entrée en fonction du nouveau responsable des services de sécurité du royaume, le prince Mohamad ben Nayef, ministre de l’Intérieur et successeur de Bandar ben Sultan, le prince des ténèbres par excellence. En instrumentalisant d’une manière inconsidérée, à coups de pétrodollars, tous les paumés de l’islam, les djihadistes-takfiristes, les pays occidentaux ont eu à pâtir des retours de flamme (l’effet feed-back), un résultat qu’il ne pouvait soutenir devant leur opinion publique. Et cela d’autant plus difficilement que l’Arabie Saoudite avait déjà bénéficié de leur indulgence criminelle, qu’elle avait déjà été exonérée de ses responsabilités dans les attentats du 11 septembre 2001 (quinze pirates de l’air sur dix-neuf étaient de nationalité saoudienne), faisant assumer à l’Irak les conséquences de cet acte de folie.

Afrique Asie: On assiste actuellement à une guerre de succession feutrée, mais féroce, au sein de la famille régnante. Comme cette guerre va-t-elle se conclure ?

RN: Le roi Abdallah a manœuvré de manière à s’assurer que son fils Mout’eb accède au trône, en le mettant sur orbite et en verrouillant le processus de succession. Le clan Sideiry, les sept frères issus de la même mère (Faysal, Fahd, Sultan, Salman, Nayef, Ahmad, Moqren, et leurs descendants Bandar ben Sultan et Saoud al-Faysal), monopolise le pouvoir. Le roi Abdallah, qui appartient au clan rival d’Al-Shammar, veut assurer la pérennité de sa dynastie. Il a opéré un changement dans l’ordre successoral à la veille de la venue de Barack Obama à Riyad fin mars, plaçant le tuteur américain devant le fait accompli. Une fois Bandar ben Sultan, le commandant en chef des djihadistes, prestement évacué sanitairement aux États-Unis en février 2014, ce fut au tour du prince héritier Salman ben Abdel Aziz de subir les avanies de l’âge et du pouvoir. Atteint d’Alzheimer, un tuteur lui a été affecté en la personne de son demi-frère, le prince Moqren, faisant de lui le deuxième dans l’ordre de succession, en sa qualité de deuxième vice-président du Conseil. Autrement dit, le prince héritier du prince héritier. Le roi, 89 ans, a subi un triple pontage coronarien qui le place hors service durant de longues périodes. La pathologie du prince héritier Salman ben Abdel Aziz, 77 ans, fait planer des doutes sur son aptitude au pouvoir, bien qu’il soit l’héritier. Le prince Moqren, 68 ans, troisième plus haut dirigeant du royaume, et le deuxième dans l’ordre de succession, était à la tête des services de renseignements saoudiens avant son remplacement par Bandar.

"L’âge du roi Abdallah et sa santé déclinante alimentent régulièrement les rumeurs sur l’avenir des dirigeants du royaume, acteur-clé au Moyen-Orient et premier exportateur mondial de pétrole brut. Prudent et prévoyant, le roi Abdallah a placé son fils Mout’eb au poste stratégique de deuxième vice-président du conseil, verrouillant l’ordre de succession au bénéfice de son fils, sans possibilité d’en modifier l‘ordre de succession. Une semaine après ce tsunami de l’ordre successoral du royaume, c’est au tour du fils du prince héritier de subir les dures lois de la lutte du pouvoir. Le prince Turki ben Salman, président d’un important groupe de presse saoudien, a été dégagé de ses responsabilités le 6 avril. Ce changement à la tête du plus important groupe de presse saoudien intervient alors que la presse du Golfe est le théâtre d’une restructuration à marche forcée, à coups de pétrodollars. L’ancien premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem, l’homme du «printemps atlantiste arabe», s’est en effet emparé, l’été dernier, d’un des plus prestigieux journaux panarabes, Al-Qods Al-Arabi, évinçant sans ménagement son fondateur Abdel Bari Atwane pour la somme de 19 millions de dollars, en vue d’en faire un vecteur chargé de propager les vues et les visées du Qatar à destination du lectorat arabophone d’Europe et du continent américain. Un vecteur qui opérera en complément à ses «qatarologes», véritables missi dominici du salafisme dans les zones péri-urbaines de France et d’ailleurs, dont le plus en vue n’est autre que Nabil en-Nasri, président du Conseil des jeunes musulmans de France. En guerre ouverte avec le Qatar, l’Arabie Saoudite a entrepris, de son côté, une remise en ordre de sa structure politique et médiatique. Pour faire pièce à la nuisance d’Al-Jazeera, elle a lancé depuis Bahreïn une chaîne transfrontière, Al-Arab, propriété du prince Walid, et a repris en main le groupe As Shark al-Awsat.

Afrique Asie: Des informations récentes font état d’un début de fronde au sein des tribus contre le monopole du pouvoir par la famille Saoud. Quelle est la crédibilité de ces informations?

RN: À la faveur du printemps arabe, faisant preuve d’un courage inhabituel dans un pays régi par la police religieuse (Al-Mouttawah’a), 2 400 jeunes Saoudiens ont lancé une pétition en ligne proclamant le «refus de la tutelle paternaliste», s’insurgeant contre «la mainmise du pouvoir politico-religieux sur la vie publie et privée des Saoudiens» et la «tutelle paternaliste qui bride nos pensées». Le collectif des jeunes activistes déplore que «la génération précédente se soit égarée dans de conflits secondaires, une déviation des grands de causes nationales vers des débats sectaires, partiels et parcellaires».

"Leur emboîtant le pas, un dignitaire, Abdallah al-Ouwaydate, s’est attaqué à une pratique ancestrale, sujet tabou s’il en est : la cessation des activités profanes durant les heures de prière.

«La fermeture des centres commerciaux durant les heures de prière est une pure invention qui ne repose sur aucun fondement religieux ou rationnel. Ces centres ferment par crainte des représailles de la police religieuse, alors que les propriétaires de fonds pâtissent en premier du préjudice de cette mesure», a-t-il soutenu non sans témérité.

Afrique Asie: Comment analysez-vous les relations entre le royaume wahhabite et les Frères musulmans ? Comment se fait-il que Riyad les soutienne en Syrie et les combatte en Égypte?

RN: Primo: Trois des grands pays musulmans de la zone, l’Iran, une théocratie identique à l’Arabie, mais de rite chiite, la Turquie, un régime crypto néo-islamiste sunnite, et l’Égypte, surtout du temps de Mohamed Morsi, procèdent à la transmission du pouvoir par la voie des élections. Il s’agit d’une menace mortelle pour la dynastie wahhabite qui est, elle, régie par la transmission héréditaire du pouvoir selon la loi de la primogéniture, le plus ancien dans la classe d’âge. Cela prouve a contrario que l‘on peut être un musulman et même un pratiquant et recourir à l’élection sans dévoyer l’islam.

"Deuxio: L’Arabie Saoudite a été l’incubateur des Frères musulmans depuis leur défaite face à Nasser, dans la décennie 1950. Ils avaient même le monopole de l’embauche des travailleurs tant égyptiens que syriens pour les emplois en Arabie Saoudite, avec leur contribution y afférente.

"Tertio: l’Arabie Saoudite a servi de fusée porteuse pour la mise en orbite de la confrérie dans l’espace européen, faisant d’elle un levier d’opinion auprès de l’importante communauté arabo-musulmane, estimée à près de vingt millions de personnes.

"La brouille est intervenue dans la décennie 1990-2000. D’une part, lorsque l’Arabie a voulu s’exonérer des attentats du 11-Septembre en faisant porter la responsabilité de ses excroissances extrémistes aux Frères musulmans, et non à la doctrine wahhabite. D’autre part, lorsque la confrérie, s’estimant bien implantée dans la diaspora occidentale, a cherché à se positionner de façon autonome par rapport à ses anciens bailleurs de fonds.

"Il n’existe pas de contradiction entre la position de l’Arabie Saoudite vis-à-vis des Frères musulmans de Syrie et ceux d’Égypte. La Syrie assume une fonction identique à l’Afghanistan dans la décennie 1980. Un défouloir au trop-plein de djihadistes de la péninsule arabique, qui autrement serait opérationnels sur leur propre territoire national. Les Saoudiens font faire le sale boulot au «régime mécréant des alaouites», plutôt que de le faire eux-mêmes.

"Sous couvert de guerre contre le terrorisme, l’Arabie Saoudite a procédé à une normalisation de facto avec Israël, criminalisant la confrérie des Frères musulmans, au-delà des rivalités de voisinage et des conflits de préséance.

"La diabolisation des Frères musulmans, matrice originelle d’Al-Qaida et de ses organisations dérivées, apparaît ainsi comme une grande opération de blanchissement des turpitudes saoudiennes et de dédouanement de la dynastie à son soutien à la nébuleuse du djihadisme erratique depuis son apparition dans la décennie 1980, lors de la guerre antisoviétique d’Afghanistan.Un parrainage qui a valu à l’Irak d’assumer, par substitution, la fonction de victime sacrificielle d’un jeu de billard à trois bandes en 2003, en compensation au châtiment de l’Arabe Saoudite pour sa responsabilité dans les attentats du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance américaine.

"Cette décision à l’encontre d’une confrérie qu’elle a longtemps couvée, qui fut de surcroît son instrument docile dans sa guerre contre les régimes républicains du versant méditerranéen du monde arabe, témoigne du brutal retournement de situation à l’égard d’une organisation autrefois portée au pinacle, désormais vouée aux gémonies. À l’apogée de sa puissance au début du « printemps arabe », en 2011, l’unique formation transnationale arabe se retrouve à son périgée trois ans plus tard, en butte désormais en aux coups de boutoir conjugués de son pays d’origine, l’Égypte, et de son pays incubateur, l’Arabie Saoudite, les deux plus grands pays arabes, le premier par sa puissance militaire, le second par sa puissance économique.

"L’alliance des Frères musulmans avec le philo-sioniste Bernard-Henri Lévy, erreur impardonnable et mortelle, ne leur a été d’aucun secours. Vaincus par Nasser puis par Sissi, et désormais bannis par les Saoudiens, les Frères musulmans ont illustré le « degré zéro de la politique ». Ils devraient changer de logiciel politique. Plutôt que de mener une politique revancharde, ils auraient dû viser une posture type Nelson Mandela, en dépassant les antagonismes de la société égyptienne. Le nanisme politique est antinomique de la grandeur.

Afrique Asie: On évoque souvent le scénario d’une implosion du royaume. Dans quelle mesure cette hypothèse est-elle plausible ?

RN: La partition constitue une épée de Damoclès suspendue de manière permanente sur la tête de la dynastie. Elle a été brandie la première fois par Oussama ben Laden lors de son divorce avec ses anciens commanditaires, à la suite du débarquement américain en Arabie Saoudite pendant la première guerre de la coalition internationale contre l’Irak (1990). Le sous-traitant émérite de la stratégie saoudo-américaine dans la sphère arabo-musulmane au paroxysme de la guerre froide soviéto-américaine en Afghanistan (1980-1989) avait préconisé la constitution d’une République islamique du Hedjaz, regroupant les lieux saints de l’islam (La Mecque et Médine) sous son autorité, à l’effet d’ôter toute légitimité spirituelle aux wahhabites.

"La seconde fois, après les attentats du 11-Septembre, lorsque le Pentagone a laissé fuiter un plan prévoyant le démembrement du royaume en quatre parties: la zone pétrolière chiite à l’Irak, à l’époque sous mandat américain, le périmètre des lieux saints à la dynastie hachémite de Jordanie, ancien titulaire des lieux, etc. La menace de partition a un effet dissuasif sur la dynastie. Observez ce qui s’est passé au Soudan, au mépris du principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation. La peur du gendarme est le commencement de la sagesse. Les dirigeants saoudiens ne sont pas doux et sages, ils sont dociles et serviles.

Afrique Asie: Le Conseil de coopération du Golfe, création de l’Arabie Saoudite, contre l’Iran et l’Irak à l’époque, est en train d’imploser. Pourquoi ?

RN: Le Qatar est un poignard planté sur le flanc de l’Arabie. La guerre intestine entre les frères ennemis wahhabites est une guerre de survie dynastique. Dans l’hypothèse d’une partition du royaume, le Qatar serait le substitut. La dynastie Al-Hamad, une version light du wahhabisme de la famille Al-Saoud. Cette crise, la plus violente depuis la création du Conseil de coopération du Golfe il y a trente ans, paraît devoir entraver le fonctionnement de l’ultime instance régionale de coopération arabe encore en activité et perturber la stratégie islamo-atlantiste en Syrie. Ce syndicat des pétromonarchies du Golfe est sous haute protection militaire occidentale. Formé des six pétromonarchies du Golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, sultanat d’Oman), le Conseil de coopération du Golfe a été mis sur pied dans la décennie 1970 au moment de l’accession à l’indépendance de l’ancienne Côte des pirates (Émirats arabes unis), dans la foulée du retrait britannique à l’est de Suez.

"Les six pétromonarchies abritent chacune une base occidentale d’envergure, faisant de la zone la plus importante concentration militaire atlantiste hors de l’Otan. Que le mufti de l’Otan (87 ans) soit parvenu, au soir de sa vie, à saborder les relations entre les meilleurs alliés de l’Otan, ses supplétifs dans la recolonisation du monde arabe, donnent la mesure de la fragilité de cet édifice et de ses adhérents.

Afrique Asie: Comment expliquer les relations explosives entre l’Arabie et la Syrie ? 

RN: La Syrie, éternel trouble-fête de la politique arabe, a fait l’objet d’une manœuvre de contournement de la part des grands pays arabes, en vue de provoquer sinon l’effondrement du régime baasiste, du moins la rupture avec son allié iranien. En vue aussi d’annoncer sa reddition au nouvel ordre américain, que les États-Unis et leurs grands alliés régionaux, l’Arabie Saoudite et Israël, tentent vainement d‘instaurer au Moyen-Orient depuis le début de la présidence de George Bush Jr il y a dix ans avec son projet de «Grand Moyen-Orient».

"Unique pays se réclamant de la laïcité dans le monde arabe mais partenaire stratégique de l’Iran – le seul régime théocratique se réclamant du chiisme, la branche rivale du sunnisme –, la Syrie est simultanément et cumulativement accusée d’être un foyer du terrorisme international, un pivot de l’axe du mal, le phagocytaire du Liban et de la Palestine, le fossoyeur du leadership libanais. En un mot le grand perturbateur d’une paisible et riante zone par excellence: le Moyen-Orient. Une thèse relayée sans retenue et avec une belle unanimité par les grands médias occidentaux, tant dans la presse audiovisuelle que dans la presse écrite, tant par les intellectuels médiatiques que par les scribouillards besogneux.

"Mais ce paria-là, selon le schéma occidental, au-delà des turpitudes dont il peut être crédité, se trouve être en phase avec la multitude des «laissés-pour-compte» de la paix, à tout le moins perçu comme tels, qui voient en lui l’ultime porteur de la revendication nationaliste arabe, à une période de l’Histoire marquée par une déperdition identitaire et une religiosité régressive. Redoutable honneur qui lui vaut l’hostilité sans nuances des pays qualifiés de «modérés» dans le jargon diplomatique et médiatique occidental, principalement l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Jordanie, c’est-à-dire les régimes affligés des mêmes tares d’autoritarisme, de népotisme et de corruption que le régime syrien, mais que leur alignement docile au camp occidental exonère de toute critique."

 

Source: http://www.renenaba.com/interview-de-rene-naba-a-la-revue-afrique-asie/

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique étrangère
29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 08:00
Tu es venu vivre notre vie pour que nous vivions de ta vie

Seigneur Jésus, Fils bien aimé de Dieu,
révèle-moi chaque matin que nous sommes en Toi,
et comme Toi, les enfants bien-aimés de ton Père.
Que j’accueille le don de ton amour à profusion.
Tu es venu nous chercher
alors que nous étions perdus depuis la rupture au jardin de Genèse.
Tu es venu vivre notre vie
pour que nous vivions de ta vie,
que nous aimions en tenue de service comme Toi,
Dieu et chaque être humain en Toi.
Joie d’être avec Toi, fils et filles de Dieu !

Sœur Françoise Alexandre, communauté des xavières, diocèse de Paris

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publié par la Section de Pau & Pyrénées d'Action française - dans Politique religieuse
12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 08:00

4 Piliers Fédération 

 

La fédération Grand Sud-Ouest

de l'Action française

 

et ses sections de

Bordeaux & Basse-Guyenne,

de Toulouse & Haut-Languedoc,

de Pau & Pyrénées

et de Bayonne & pays basque

 

ont le plaisir de vous inviter

aux

 

Conférences de clôture

de l'année militante 2013-2014 /

Centenaire de la Grande Guerre

 

sous la présidence effective de

M. Vincent GAILLERE

Délégué régional de l'Action française

dans le Grand Sud-Ouest

 

 

Jean-Jacques DUMUR

historien

 

évoquera

 

La Grande Guerre

vue par le maréchal Pétain:

une découverte retentissante

 

 

Autour de la récente découverte d'un important manuscrit inédit du vainqueur de Verdun, paru aux éditions Privat (livre disponible à notre stand), son découvreur a réservé à l'Action française-Grand Sud-Ouest la primeur de ses révélations. Il nous racontera l'odyssée d'un texte qui révolutionne la compréhension de la Guerre. Une réunion à ne pas manquer!

 

 

Informations pratiques:


TOULOUSE. - Vendredi 23 mai 2014, 10 h 30.


BORDEAUX. - Vendredi 23 mai 2014, 19 h.


BAYONNE. - Samedi 24 mai 2014, 15 h.

 

Le lieu exact de ces réunions sera communiqué aux personnes s'étant préalablement inscrites.

 

Les  réunions de Toulouse et de Bayonne seront suivies de la traditionnelle fête de Jeanne-d'Arc suivant des modalités communiquées sur place.


Stand de livres à tarif préférentiel. Journaux.

Participation aux frais: 10 euro par personne.

Prière de s'inscrire avant le 20 mai 2014 avec son règlement par chèque.  

 


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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Actualité de la section de Toulouse-Haut-Languedoc
11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 08:00

A.F.-Aquitaine-Jeanne-d-Arc.jpg 

 

 

 

1 - Sa venue au monde, à DOMREMY, au foyer de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée;

 

2 - son attachement très vif au pays natal;

 

3 - sa jeunesse pieuse et laborieuse sur les bords de Meuse;

 

4 - sa réponse réfléchie et décidée à l'appel Divin transmis par St Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite;

 

5 - son âme limpide instruite par les messagers célestes;

 

6 - sa dévotion fervente envers la Très Sainte Vierge;

 

7 - sa bonté vis à vis du prochain

 

8 - sa compassion pour les malheureux;

 

9 - son édifiante pratique religieuse en toutes occasions;

 

10 - son attitude résolue devant les obstacles;

 

11 - sa conduite morale exemplaire;

 

12 - son adhésion totale à une vocation exceptionnelle;

 

13 - sa fidélité au Roi légitime;

 

14- son souci essentiel de servir MESSIRE DIEU;

 

15 - sa vaillance inspirée dans les combats;

 

16 - son espérance première dans les secours divins;

 

17 - son humanité pour l'adversaire vaincu;

 

18 - son amour indissociable envers DIEU et la France humiliée;

 

19 - sa modestie et sa dignité au Sacre de REIMS;

 

20 - son offrande à DIEU du pouvoir temporel menacé;

 

21 - son allégresse sans vanité dans la victoire;

 

22 - son culte exceptionnel pour la Sainte Messe et l'Eucharistie;

 

23 - sa détestation du péché grave;

 

24 - sa résignation dans la défaite;

 

25 - sa franchise dans les interrogatoires retors,

 

26 - son appel au Souverain Pontife devant l'injustice de l'accusation;

 

25 - son indignation face aux mensonges, médisances ou calomnies;

 

28 - son désir de voir la paix revenir après 100 ans de combats;

 

29 - sa privation de secours spirituels dans l'isolement du cachot;

 

30 - sa grandeur d'âme devant ses gardiens;

 

31 - sa défense admirable devant ses juges;

 

32 - sa loyauté si opposée aux duplicités séculières ou cléricales;

 

33 - sa prière incessante tout au long de son existence;

 

34 - sa certitude de la victoire finale après sa mort;

 

35 - sa confiance ultime sur le bûcher: «les Voix ne m'ont pas trompée.»

 

36 - son premier miracle: le cri d'un Anglais voyant une colombe s'envoler du foyer vers le Ciel: «Nous avons brûlé une Sainte !»

 

 

PRIERE:

Sainte Jeanne d'Arc, priez pour nous,

pour l'Eglise et pour la France.

Source: http://www.amis-jeanne-darc.org/index.php?option=com_content&view=article&id=112:36-raisons-de-venerer-sainte-jeanne-darc&catid=48:religion-spiritualite&Itemid=72

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans La fête de Jeanne-d'Arc à Toulouse
5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 08:00

Armoiries fastueuses Bx

 

Comme chaque année, la

 

Fédération interprovinciale

du Grand Sud-Ouest

de l'Action française 

fondée par Pierre Pujo (+)

 

a le plaisir de vous inviter à la 

 

Fête nationale

de

Jeanne-d'Arc

 

qui aura lieu

 

sous la présidence effective de

M. Vincent GAILLERE

Délégué régional de l'Action française

dans le Grand Sud-Ouest

 

 

BORDEAUX. - Dimanche 11 mai 2014, à 10 h, rond-point Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny (intersection des cours de Verdun et Xavier-Arnozan), au pied de la statue équestre.

 

Dépôt de gerbes, discours politique du Délégué régional, chants, le tout dans une ambiance familiale de fraternité française.

 

N.B. A TOULOUSE et à BAYONNE, la fête de Jeanne-d'Arc aura lieu ultérieurement.

 

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publié par la Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française - dans La fête de Jeanne-d'Arc à Toulouse
1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 08:00
Monarchie_populaire_1.jpg

 

En ce jour de la fête du Travail, instaurée par le maréchal Pétain, c'est avec un très vif intérêt que l'on lira l'extraordinaire texte suivant, écrit dans l'entre-deux-Guerres par l'abbé Victor Dillard, prêtre-ouvrier assassiné par les païens nazis à Dachau. Loin du "paternalisme" très courant chez les bourgeois, et de toute démagogie marxiste, il rend hommage à l'éminente dignité de l'Ouvrier. L'Action française partage entièrement son analyse et s'y associe volontiers.
A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

"Pendant plus de six mois, j'ai eu l'immense avantage de vivre aussi complètement que possible la vie ouvrière. Je dis bien aussi complètement que possible, car en réalité je n'ai pas été, je ne pouvais pas être ouvrier. Je m'en suis rendu compte à l'attitude des autres qui ne m'ont jamais totalement pris pour un des leurs. Je n'ai jamais pu décider Mêko, le Russe, qui fut comme électricien mon compagnon de travail, à me tutoyer, quelque chose l'en empêchait. Et j'ai compris peu à peu qu'ils avaient raison. Ne devient pas ouvrier qui veut. Il existe une culture ouvrière qui ne se jauge pas avec les barèmes de la culture tout court. Je sais maintenant ce que cela veut dire « l'honneur d'être ouvrier » autrement que par les discours et par la poésie. 

 

 

"Pour être ouvrier, il aurait fallu que mon corps fût façonné, sculpté pour cet usage. L'ouvrier ne travaille pas seulement avec ses mains, c'est tout son corps qui est engagé dans la bataille, la passionnante et amoureuse bataille avec la matière. Quand mes yeux ont été brûlés par l'arc de la soudure électrique, mes oreilles accordées à l'assourdissant ronflement des machines ou au martèlement des tôles, mes jambes, mes genoux habitués à la voltige des escalades dans les charpentes métalliques, tous mes muscles tendus pour le serrage d'un boulon ou le décrochage d'une mèche, les poumons rompus à la respiration empoussiérée du métal qui vous pénètre, tout le corps rhumatisant de courants d'air malsains et strié de cicatrices diverses, j'ai compris que si j'avais vécu cela depuis mon enfance, mon être ne serait pas ce qu'il est, et ma sensibilité serait différente. 

 

 

"Il faut avoir été sur place, personnellement engagé dans la symphonie, pour se rendre compte que les mains ne peuvent pas être propres ni les ongles impeccables quand on a travaillé dans le cambouis. J'ai dit là-bas la messe avec des mains ignobles mais triomphales. On ne peut pas se servir d'un mouchoir avec des mains pareilles, et l'on doit se moucher avec ses doigts. J'ai compris que le fait de cracher par terre était une défense instinctive de l'organisme, et que l'hygiène était un luxe méritoire et pour certains quasi inabordable. Le vieux Dory qui travaillait avec moi à la soudure autogène touchait sans se brûler les gouttes de métal en fusion, il avait fait cela toute sa vie. 

 

 

"Je me souviens d'avoir, un jour, pendant l'hiver, réparé le moteur du pont roulant extérieur. Je travaillais sur le haut du pont, en plein vent qui glaçait complètement tout le corps. Il me fallait dévisser entre le pouce et l'index de minuscules vis qui résistaient ferme. Je ne sentais pas mes doigts, ils étaient violets. Je n'ai pu m'en tirer qu'en descendant de l'échelle toutes les cinq minutes pour courir me dégeler les mains sur un brasero et je suis resté longtemps après avoir fini, incapable de faire un mouvement et pleurant de froid. J'ai vu Mêko, en d'autres occasions, réparer le même moteur. Lui tenait le coup : il savait; il est vrai qu'il était russe. Il avait une manière à lui de dégeler ses doigts en se frottant les cheveux qui étaient souveraine. Et puis, il était ouvrier depuis toujours. 

 

 

"Si l'esprit est conditionné par la sensibilité, rien d'étonnant qu'il y ait une mentalité ouvrière, une pensée ouvrière, qui restera toujours étrangère aux philosophes et aux savants. Et cette mentalité est encore façonnée par l 'objet sur lequel elle s'exerce. Il faut avoir travaillé pour comprendre la matière et sa beauté et son mystère et sa vie. Car la matière est vivante, je ne savais pas cela non plus. Dans mon domaine d'électricien, cette vie était peut-être plus sensible qu'ailleurs; pourtant, il me semble que les camarades l'expérimentaient comme moi même. La machine a une âme. Elle a ses moyens d'expression à elle; elle a ses bruits, imperceptibles à tout autre qu'à son conducteur, ses plaintes, ses maladies, ses caprices, ses manies. Il existe un accord tacite entre elle et son maître, des habitudes réciproques, une collaboration d'impondérables. L'ouvrier ne travaille pas avec n'importe quel outil, fut-il le plus élémentaire, mais avec son outil, celui qui est marié à sa main depuis toujours. On dira que mon imagination travaille, et que tout cela est poésie. Je pense qu'il y a bien plus que cela, et que ce n'est pas par hasard que le Christ a voulu être ouvrier. Il a aimé le bois, dont il connaissait tous les secrets, dans la familiarité d' une collaboration de vingt années. Il est né sur ce bois dans la crèche et il a voulu mourir dans l'étreinte sanglante de son ami, de son frère, le bois. De nos jours peut-être, aurait-il aimé le fer comme il aima le bois, il aurait travaillé avec passion la soudure et le tour et l'ajustage, et il aurait communié par là avec cette matière qu'il connaissait si bien, dans tous ses secrets, comme il connaissait le vent, la tempête et les poissons du lac. 

 

 

"La réparation d'une machine est source des mêmes joies que la création artistique. Je me souviens d'une machine à soudure électrique (un couple transformateur moteur et dynamo), qui avait rompu ses amarres pendant un transport par le pont roulant et était tombée de 10 mètres de haut. La machine gisait là, debout sur ses deux petites roues de derrière, comme un chien malade, et Mêko se tordait de rire en la regardant. On a travaillé dessus pendant trois jours, sans arrêt, réparant tout, pièce par pièce, le timon, les roues, les condensateurs, les interrupteurs, etc., etc. On l'a remontée complètement et puis, prudemment, on a essayé de lui redonner la vie en la branchant sur le courant. Cela n'allait pas au début, ensuite cela alla mieux. Mêko l'a réglée en fin connaisseur, jusqu'à ce que les sonorités soient exactement accordées, l'arc impeccablement ajusté à la soudure. Et quand elle a roulé à point, ce fut pour nous deux une joie inexprimable d'avoir ranimé ce cadavre, de sentir que par nous il y avait une vie de plus dans l'usine, comme si un enfant était né. Ce sentiment de la paternité ouvrière est peut-être un des plus forts que j'aie jamais connus; il me semble que je pourrais revenir dans des années et des années, j'irais reconnaître tout de suite si l'interrupteur de sécurité que j'ai confectionné pour la perceuse, si le trolley aérien que j'ai ajusté au pont roulant, si les circuits suspendus de la sirène d'alarme, fonctionnent encore, parce que tous ceux-là sont mes enfants, et je ne puis songer à eux sans un sentiment d'intense fierté, la fierté ouvrière. Quand le Christ, plus tard est repassé à Nazareth, j'imagine qu'il a dû jeter un coup d'œil sur telle ou telle charpente où il avait mis davantage de lui-même, et qu'il a demandé à Jacques ou à Gédéon des nouvelles de sa charrue. 

 

 

"Je m'inquiétais autrefois de savoir comment pouvaient fonctionner en Allemagne ces invraisemblables usines internationales où travaillait une population hétéroclite de Russes, de Serbes, de Polonais, d'Italiens, de Français, etc. J'ai compris sur place que le lien entre tous ces hommes n'était pas la destination de leur travail (sur laquelle ils ne s'entendaient évidemment pas), mais la simple communion collective avec la matière, quelque chose comme un corps vivant du travail. Quand je revoyais, en traversant. les ateliers, trois compagnons frapper les rivets à la masse, un Russe, un Allemand, un Français, et que j'admirais le synchronisme impeccablement précis de leurs gestes, le rythme harmonieux de leur frappe, je pensais qu'au-dessus des contradictions du Weltanschauung et des incompréhensions de langue, il y a une solidarité essentielle de travail, et que le lien par la matière est aussi puissant peut-être que le lien de l' esprit. L'internationale ouvrière n'est. pas seulement une élucubration marxiste, mais une réalité tangible. Et il fallait que le Christ vint et fût ouvrier et s'incarnât en la matière eucharistique pour que l'opacité de cette matière fût vaincue et que cette communion matérielle devint une communion d'amour. Car les hommes, sans lui, s'arrêteraient à la matière pure sans comprendre son âme. Comme ils ont su la prostituer contre nature pour l'asservir aux instruments de mort, ils savent aussi prostituer sa fonction réconciliatrice pour l'asservir aux oeuvres de division et de haine. Et ceci est un sacrilège, car la matière est sainte. 

 

 

"Cette découverte de la matière et de sa fonction unificatrice m'a conduit à "réaliser" , au sens anglais du terme, une échelle de valeurs que je ne faisais que soupçonner. La hiérarchie du travail n'est pas simplement une question de rendement, d'autorité, ni même de compétence. Elle a une valeur en quelque sorte ontologique. Je ne parle pas ici de la hiérarchie officielle des contremaîtres, ingénieurs, etc. Je parle de ceux qu'à l' intérieur de l'usine on considère comme les bons ouvriers. Leur salaire n'est pas toujours caractéristique de la valeur. En dehors du travail, ils peuvent ne présenter aucune qualité humaine, ils peuvent être balourds, ivrognes ou immoraux. A leur place, dans l'usine, ils sont comme transfigurés; ils sont ceux qui savent. Ni la matière, ni l'outil n'ont de secret pour eux, ils opèrent des miracles de précision, de fini, de fignolé, qu'il faut avoir surpris pour les croire opérés de main d'homme. Ils ont des diagnostics infaillibles, des coups de main qui valent ceux d'un chirurgien de marque, des habiletés de fleurettiste, ils sont les artistes, les grands artistes du métal. Je vois encore Meyer, le gros Meyer, l'as de la soudure, que l'on appelait d'un bout à l'autre de l'usine dès qu'il s'agissait d'une opération délicate. C'est lui qui m'a soudé bout à bout des fils de cuivre trop courts, sans qu'on puisse découvrir où était la soudure, j'allais dire la cicatrice. Je pense à cet électricien de chez Huhan qui montait de temps en temps à l'usine et vous opérait en un tournemain les jonctions les plus scabreuses de courant à haute tension. Et combien d'autres. Tous ceux- là méritent un respect qu'on ne leur décerne guère en dehors du cercle infime de ceux qui les voient travailler. Ils sont les ignorés, les méconnus sociaux, ceux auxquels on dénie parfois toute valeur humaine. D'autres aux mains propres et au col immaculé se font saluer « cher maître », se pavoisent de rosettes et s'encadrent de publicité. Eux resteront comme ouvriers, inconnus même de leur femme et de leurs gosses, de leurs amis, parce qu'ils ne sont virtuoses que de la matière, comme si ce travail ne conférait pas une noblesse, comme s'il n'était pas, lui aussi, création et parfois oeuvre de génie. 

 

 

"Il faut avoir vécu cela pour comprendre que Dieu s'est fait charpentier."  

Extrait de: Christian Bernardac, Les Sorciers du Ciel, 1969.
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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique sociale
20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 08:00
Bénis sois-tu Jésus parce que tu es sauveur de nos vies.

Bénis sois-tu Jésus parce que tu es sauveur de nos vies.
Tu nous sauves du découragement en nous pardonnant.
Tu nous sauves en donnant du sens à nos vies.
Tu nous sauves en aimant jusqu’à l’extrême du don de toi sur la croix.
Tu nous sauves en nous libérant de toute peur.
Donne-nous d’accueillir ce salut comme un cadeau de ton amour.

Sœur Michèle Jeunet, centre spirituel du Cénacle, diocèse de Versailles

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publié par la Section de Pau & Pyrénées d'Action française - dans Politique religieuse
15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 08:00

A l'occasion du premier anniversaire de son décès, l'Action française-Pau rend hommage à lady Thatcher qui opéra une véritable Contre-Révolution économique et sociale dans son pays. Même si les conditions sont différentes dans le nôtre, un homme politique réaliste ne peut manquer de la considérer comme une femme d'Etat européenne marquante de la deuxième moitié du XXème siècle, et s'inspirer de son volontarisme.

A.F.-Pau & Pyrénées

A sense of purpose

Mrs Thatcher’s steely resolve to improve Britain is sorely needed today, but tempered by compassion for the post-industrial working class.

       

 

"Britain at the start of 1979 was a horrid place to live. Tens of thousands of public sector workers were on strike; lorry drivers refused to deliver heating oil, forcing the closure of over a thousand schools; bodies in Liverpool lay unburied because grave-diggers had downed tools.

 

"It was Britain’s Winter of Discontent. Large-scale industrial unrest caused by trade union demands for pay rises clashed with the governing Labour Party’s policy of pay freezes.

 

"Margaret Thatcher was leader of the opposition Conservative Party at the time. As Charles Moore, her official biographer noted yesterday, she saw that “her nation was failing. At home, trade union power, over-government, over-borrowing, high taxes, inflation were destroying it. On the international scene, Soviet Communism was threatening the future of freedom in the West.”

 

"This malaise was reflected across an increasingly impotent nation: Sir Nicholas Henderson, the British Ambassador to France, noted in a diplomatic communiqué (later leaked and widely published) that Britain’s “economic decline in relation to our European partners has been so marked that today we are not only no longer a world power; we are not in the first rank even as a European one.”

 

"I don’t need to point out that today Britain is an economic powerhouse, a political heavyweight, a military big gun and a global exporter of culture. That the United Kingdom would be in this place was far, far from certain in 1979. In fact, it was more likely that the received wisdom of the day would come true: that the end of the Empire and the economic strategy of “Butskellism” would see a managed decline in British fortunes.

 

"The policies which lifted the British trajectory upwards are well known.

 

"Mrs Thatcher’s governments stopped subsidising coal mining and other economic activity which was uncompetitive and inefficient. Council homes were sold off to their owners by the hundreds of thousands in the right-to-buy programme, barriers to entry in the financial services market were demolished (most spectacularly in the ‘Big Bang’ deregulation of the City of London in 1986), the nation’s ‘family silver’ was sold off in a massive series of industrial privatisations and share-owning became widespread.

 

"Internationally, Mrs Thatcher repeatedly spurned closer integration with the European Economic Community, now the European Union. She allied Britain closely to the United States through the personality of Ronald Reagan, which whom she had a surprising affinity: he the smooth movie star from California famed for his fireside chats, she the daughter of a grocer from Lincolnshire whose stern public personality largely masked her warmth and kindness. But the two of them played, together with Pope John Paul II, pivotal roles in managing the soft-landing of the Soviet Union as it broke up – peacefully, unlike the Arab Spring.

 

"Her biggest gamble – and, in hindsight, stroke of luck – came with the Argentine invasion of the Falklands in 1982. By many metrics, life in Britain was even worse in 1982 than it had been in 1979. Had an aircraft carrier been sunk or a few more troop carriers and warships, the British task force would have been forced back from the Islands; the war would have been lost; and with the war, the Conservatives’ chances of winning the 1983 general election.

 

"But she triumphed.

 

"The capstone to her victory, paradoxically, was Labour’s landslide victory in 1997. This was due to the invention of New Labour and Tony Blair’s recognition that the British political fulcrum is to the centre-right. This is the greatest legacy of Mrs Thatcher.

 

"It is not my intention here to revisit the politics of the 1980s nor to weigh up the benefits and costs of Thatcherism and Thatcherite policies. Yes, there were costs. Council housing was sold off without building replacements. This heralded the sub-prime era and a widespread shortage of social housing that has contributed to severe homelessness. British relations with Europe were poisoned by her intransigence and hostility, even though European integration continued, albeit at a slightly slower rate.

 

"This was the dynamic which precipitated her defenestration as Party leader and Prime Minister in November 1990. I share David Alton’s view of Mrs Thatcher’s embrace of free market liberalism: she failed to see the consequences of mass deindustrialisation. The human cost of shutting the coal pits and ‘rationalising’ the workforces of British Rail, British Gas and other fragmented monopolies was simply enormous.

 

"Alton saw it first hand, as a councillor in inner city Liverpool and then an MP in the city: “Phenomenal unemployment in cities like Liverpool paved the way for civil unrest, for today’s benefits culture and decimated the coal field communities. A failure to cushion the blow and to provide transitional work led to social unrest and division.”

 

"Norman Tebbit’s famous remark about his unemployed father getting on his bike and looking for work in the 1930s supposed that the same occupational and geographical mobility was appropriate for a radically different economy 50 years later. We Conservatives failed to build strong economic and civil communities in former industrial and manufacturing heartlands of the North. Britain still suffers today because of it.

 

"The simple fact is that there are large swathes of the North where Tory candidates lose in every election because there is an insufficient basis for enterprise and work outside of the public sector to grow. Two current policy initiatives may change this. One is Education Secretary Michael Gove’s free schools programme and his effort to lift educational achievement. The other is Iain Duncan Smith's massive welfare reforms which aim to shift the benefits system away from disincentives to work.

 

"But much of the country are off-limits to the Right, directly as a result of the failure to do enough to replace the lost industries of the 1980s.

 

"Mrs Thatcher’s personal strength as a woman is represented neatly in the dozens of famous phrases attributed to her. She quoted St Francis of Assisi’s prayer on the doorstep of Number 10 Downing Street in 1979: “Where there is discord, may we bring harmony. Where there is error, may we bring truth”. She told the Conservative conference in 1980, “To those waiting with bated breath for that favourite media catchphrase, the U-turn, I have only one thing to say: You turn if you want to. The lady’s not for turning.”

 

"My favourite, for what it’s worth, is “Being powerful is like being a lady. If you have to tell people you are, you aren’t.”

 

"In the current funk of global recession today, let’s hope for more leaders with the vision and courage to implement the necessary reforms for stable, secure job creation and economic growth. As Alton puts it, Mrs Thatcher “always described herself as a conviction politician and no one was ever in any doubt about what she believed and why.”

 

"But remember: all quotes need a context. The steely resolve that radiated from the Iron Lady must be tempered with a sensitivity to the full consequences of political actions."

 

Peter Smith is a lawyer living and working in London.

 

Source:  http://www.mercatornet.com/articles/view/a_sense_of_purpose

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publié par la Section de Pau & Pyrénées - dans Politique étrangère
1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 08:00
Lu sur:

 

"L'idée qui a présidé à la fondation de l'Institut musulman n'est pas nouvelle. En 1767, Louis XV et le sultan Mohammed ben Abdallah signaient un traité de paix dans lequel il était dit que "les consuls français auraient le droit d'avoir dans leur maison un endroit réservé à leurs prières et à leurs lectures religieuses ; que ceux qui voudraient, parmi les chrétiens, quels qu'ils soient, se rendre à la maison du consul pour les lectures et les prières n'en seraient empêchés par personne et que, de même les sujets de notre Seigneur - que Dieu le protège -, s'ils étaient établis dans le pays de France, dans quelque ville que ce soit, nul ne pourrait les empêcher d'établir une mosquée pour leurs prières et leurs lectures religieuses"."
 
 
 
 
Notre commentaire: Nos Rois savaient, eux, comment faire dialoguer les civilisations: par le respect réciproque, et ils savaient qu'on ne respecte la France que quand elle est forte. La différence entre cette époque et la nôtre est évidente, c'est le remplacement d'un régime d'ordre, de prospérité et de grandeur par un régime d'instabilité, de chômage et d'abaissement. Français, vous savez maintenant quoi faire de la Démocratie!
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publié par la Section de Toulouse & Haut-Languedoc - dans Politique religieuse
22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 09:00

Une-Nation--un-Chef--le-Roi.jpg

 

On  lira plus bas le billet d'humeur, paru récemment sur un site de réflexion stratégique, d'un jeune lieutenant frais émoulu de Saint-Cyr qui pointe le dénuement de l'Armée française aujourd'hui engagée sur deux fronts au Mali et en République Centrafricaine. Il y déplore l'absence de réflexion à l'intérieur de l'Armée, l'autosatisfaction de ses chefs, généraux et colonels, le manque de moyens et d'innovation dans la communication avec le public. Le retour de la République dans l'O.T.A.N., avec son lot d'exercices en commun, permet d'ailleurs aux officiers et aux soldats de faire de cruelles comparaisons, même si le "modèle anglo-saxon" n'est pas la panacée. Un diagnostic avec lequel l'Action française ne peut qu'être d'accord; la conclusion s'impose d'elle-même: alors que la Démocratie est par essence antimilitariste, seul, un Roi indépendant des groupes de pression, ayant la formation militaire requise et conscient de l'utilité de notre force militaire, pourrait rendre à l'Armée la fierté et les moyens matériels essentiels pour assurer la sécurité de la France.

A.F.-Pau & Pyrénées

 

"En 2007, le Lieutenant-colonel Paul Wingling, de l’US Army, écrivait dans la revue officielle de l’armée américaine un article intitulé « la faillite des généraux ». Cet article remarquable prouve tout d’abord l’énorme liberté d’expression de l’armée américaine, où chacun est le bienvenu pour débattre et faire avancer les choses sans craindre, si l’esprit est respecté, de quelconques répercutions sur sa carrière. Si le titre de cet article fait référence à des problèmes parfois spécifiques à l’armée américaine, il est néanmoins tout à fait approprié à la situation dont vous faites état.

 

"La pensée dans l’armée Française est, je le déplore, un arbre à beaucoup de branches mais bien peu de fruits. Que l’on s’écarte trop de la norme, et l’on est condamné, comme Galula, à s’exiler pour faire progresser ceux qui le veulent vraiment avant de se faire redécouvrir 60 ans après par ses compatriotes (qui, au lieu d’avoir l’humilité de se taire, viennent même s’en vanter). Sorti il y a peu de Saint-Cyr, j’y ai été, comme tous mes camarades, déçu, et même choqué par la pauvreté de l’enseignement académique qui y est dispensé. Des cours disparates sur des matières sans unité réelle, on ne tire que très peu d’apport culturel (sauf pour la filière RIS qui vient de disparaître…), et la capacité de réflexion des jeunes officiers s’en trouve d’autant plus diminuée. Si bien qu’il existe un véritable fossé de connaissances (dont les frontières s’écartent au rythme croissant des fautes d’orthographes sur chaque diaporama Power Point, outil si réducteur de la pensée…), entre officiers subalternes et officiers supérieurs. J’entends souvent les colonels fraichement diplômés, ou les généraux plus anciens dire : « à l’Ecole de Guerre, je me suis refait une culture ». Il est malheureux de constater que de cette culture on ne tire que bien peu d’ouverture d’esprit, et je déplore chaque jour que nos chefs n’aient pas saisi (ou l’aient feint) l’évolution de la société du pays qu’ils servent.

 

"Car la qualité fondamentale de l’officier, celle qui fait de lui l’homme capable de s’adapter aux changements de paramètres sociétaux pour obtenir les meilleurs résultats, c’est bien l’ouverture d’esprit.
 

 

"En effet, comme on nous le répète sans cesse « le cœur du métier, c’est l’homme ». Mais avez-vous compris qui est l’homme d’aujourd’hui ? Non. Nos chefs ont manqué l’élément essentiel qui est au centre de notre société : la communication. Elle est, que l’on s’en réjouisse ou non, maîtresse de tout.
 

 

"Elle est celle qui contraint le politique méfiant qui ne voit en l’armée qu’une économie de dépense publique dont personne ne se soucie. Elle est celle qui explique au citoyen et le saisit de sorte que le politique ne peut plus considérer la défense que comme une variable d’ajustement budgétaire. Elle est celle qui attire le jeune en manque de repère vers une vie hors norme.

 

"Mais cela, nos chefs ne l’ont pas vu, ou n’ont pas voulu le voir.

 

"Trop enfermés dans le culte pervers d’une obéissance aveugle (« réfléchir, c’est commencer à désobéir »), nos chefs ont laissé la loyauté se faire docilité. La défiance du politique envers les armées n’est pas nouvelle. Face à cela l’on pouvait très bien, et c’est même une nécessité, se battre avec leurs propres armes. Cela ne veut pas dire désobéir, mais contraindre le politique à n’utiliser la défense que pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle coûte. Mais cela peut signifier des esclandres. Des démissions. Des vagues dont on a horreur dans notre institution. Bref, cela signifie du courage.

 

"Et si l’on ne veut pas en arriver à ces extrêmes là, auxquels on arrivera j’en suis convaincu, si l’on ne voulait pas en arriver à cette civilianisation des tâches « non guerrières » (...), il fallait être clairvoyant. Il fallait être ouverts d’esprit. Il fallait comprendre que pour réhabiliter l’armée dans l’inconscient collectif il faut mettre des uniformes français à la télé, au cinéma, partout, et donc commencer par lever l’énorme montagne administrative qui bloque la coopération « militaro-audiovisuelle ». Dois-je rappeler qu’il existe au Pentagone un département entier consacré aux relations entre l’armée et Hollywood ? Comment, si l’on comprend le rôle clé de la communication, laisser des généraux de tous bords se succéder tous les 2 ans à la tête du SIRPA ? Pourquoi ne pas lancer un appel d’offre aux officiers supérieurs, d’un mandat de 5 ans ou plus à la tête de la communication de l’Armée de Terre, avec un master 2 à HEC pendant l’Ecole de Guerre, pour un officier motivé par cette perspective, qui pourrait s’y consacrer pleinement au lieu d’attendre son commandement en essayant de comprendre un système qu’il quittera dès lors qu’il le maitrisera ?

 

"Mais par communication, j’entends aussi les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux et internet au sens large ont un impact bien différent que celui de ce seul pauvre « caporal stratégique » qui nous fera perdre la guerre parce qu’il a filmé un dommage collatéral. Internet, c’est le choix. Le choix est un changement fondamental entre la jeunesse d’aujourd’hui et la jeunesse d’il y a encore 15 ans. Les jeunes, il y a encore 15 ans, lorsqu’ils n’étaient pas totalement satisfaits, restaient « faute de mieux ». Aujourd’hui, ils cliquent, chattent, twittent, et vont signer ailleurs. Pourquoi ? Parce qu’on a pas compris comment évolue la société. Ou qu’on s’est borné à la voir telle qu’on voudrait qu’elle soit. Nous n’avons pas d’impact sur le produit de départ mais une obligation de qualité sur le produit d’arrivée. En d’autres termes, plus vite on comprends et on accepte à qui on a affaire, mieux on sera capable de le modeler pour faire de lui un soldat, un combattant, et pas un contractuel au rabais qui vient valider les statistiques. L’image joue aujourd’hui un rôle crucial. Le jeune soldat veut pouvoir rentrer chez lui en étant fier de ce qu’il fait. Vigipirate, par exemple, doit être vu comme une opération de communication gratuite où le jeune soldat est fier d’arborer un faciès de soldat du XXIe siècle qui attire les questions de ses congénères qui lui portent ainsi une vraie considération ! Mais comment voulez-vous qu’il soit fier quand on lui interdit de porter le drapeau français à l’intérieur des frontières (même les Allemands on un drapeau cousu sur l’épaule !) ? Comment voulez-vous qu’il soit fier quand l’équipement qu’on lui fournit est proprement honteux (je vous renvoie au RETEX du 2eREP sur le Mali stipulant que les seuls équipements ayant résisté à un mandat de 4 mois sont les équipements achetés personnellement) ? Comment voulez-vous qu’il soit fier qu’en 4 mois de mandat il ait dû voler les chaussures d’un insurgé qu’il a tué parce que celles qu’on lui donne sont mortes (alors que 2 paires tempérées, une paire été, une paire hiver par combattant déjà payées et livrées sont retenues à Mourmelon sous le libellé « stock guerre ») ? Comment voulez-vous qu’il soit fier quand on n’arrive pas à lui acheminer d’eau mais qu’on lui envoie un hélicoptère plein de rasoirs jetables parce qu’un officier supérieur a vu des photos de soldats non rasés ? Comment voulez-vous qu’il soit fier quand il n’est plus payé ?

 

"Le jeune qui vient s’engager vient pour beaucoup de raisons diverses, mais nul ne s’épanouit dans un travail qu’il n’aime pas. La différence, c’est qu’aujourd’hui on ne fait plus contre mauvaise fortune bon cœur. Si on ne nous propose pas mieux, on va voir ailleurs.

 

"L’Armée de Terre a manqué sa professionnalisation. Nous allons commencer à le voir à partir de maintenant, car elle se maintenait jusque là par la compétence d’anciens qui, par la force des choses, se font de plus en plus rares. Car l’avènement du « taux d’attrition », véritable saint-patron de nos armées et première préoccupation réelle des unités, a engendré un virage démagogique dont l’armée de terre ne pourra que difficilement se remettre. Tous les moyens sont bons désormais pour garder les jeunes, qu’ils correspondent ou non à l’emploi à honorer, pourvu que les chiffres soient respectés. Mais cela est complètement contre productif : trop dorloté (je ne parle pas ici des violences physiques qui n’avaient plus leur place chez nous), le jeune engagé est très vite déçu par la vie en compagnie où il s’ennuie – en partie aussi parce que leurs supérieurs sont accaparés par des tâches administratives qui ne devraient pas être dans leurs prérogatives, et ne re signent pas. Il en résulte une perte croissante des compétences qui ne va que s’aggraver à mesure que le vivier de « vieux soldats » s’épuise. Et comment maintenir un niveau de compétence suffisant quand on doit former sans cesse des nouveaux qui partiront 5 ans après ? Et ceux qui restent ne sont pas assez endurcis moralement pour supporter les vicissitudes de la vie militaire.

 

"La première chose qu’il fallait changer lors de la professionnalisation, c’était l’état d’esprit. Mettre un terme à « un beau soldat c’est déjà la moitié d’un bon soldat ». On confond encore dans cette armée l’entretien de la tenue avec le culte de l’apparence. On confond rigueur et rigorisme. Et les contacts croissants avec les armées étrangères en sont à chaque fois une nouvelle démonstration. Une journée avec une section anglaise suffit. Sport le matin : les anglais arrivent tous dans une tenue différentes mais dans laquelle ils sont à l’aise pour tirer le meilleur parti de leur séance, les Français arrivent tous dans la même tenue, la moitié s’arrache les cuisse, certains on trop froid, etc… Tir l’après midi : les anglais s’entrainent avec le matériel avec lequel ils combattent, pas nous. Parcours naturel : on a fait les fiers le matin en sport en débardeur alors qu’il gèle, les Anglais n’ont rien dit et arrivent maintenant tous en treillis rangers T-shirt et vont casser la glace de l’étang. Soir : nettoyage armement, le Français n’a pas le droit d’écouter de musique, doit rester trempé à gratter son famas avec des ustensiles fournis inadaptés pendant que l’Anglais est en civil et se détend en nettoyant son arme, comme un soldat professionnel qui nettoie son outil de travail. Car à la fin de la journée, son arme est propre, il a travaillé ses performances physiques, la manipulation de son équipement de combat, et sa rusticité. Le Français a montré qu’il ne réfléchit pas, et qu’il n’est pas meilleur. Sauf que le soir, le Français va sur internet se chercher un autre emploi.

 

"La mentalité des chefs n’a pas changé, ils sont toujours fiers de « faire des miracles avec rien ». On peut être fier d’être capable de continuer en situation difficile quand on a plus rien, on ne peut accepter de devoir faire tout avec rien. Et c’est bien là le problème. Le rôle des généraux, c’est de défendre leur armée auprès (contre) des politiques. Mais comment voulez-vous le faire quand ils sont à ce point déconnectés ?

 

"Nous allons payer très cher leur manque de pragmatisme. Il y a de l’autre côté de la Manche un pays qui connaît les mêmes difficultés financières que nous. Un pays où les officiers sont extrêmement loyaux, mais qui ont choisi de dire « non » lorsqu’on leur demande d’honorer un théâtre sur lequel ils ne peuvent pas agir de manière professionnelle, afin de mettre les politiques en face de leurs responsabilités. Dans 10 ans, l’armée anglaise aura gardé ses savoir-faire techniques et tactiques qu’elle aura continué à entretenir à moindre échelle, et elle sera dotée de 2 porte-avions de classe Queen Elizabeth. Dans 10 ans, je ne donne pas cher de notre armée qui est d’ores et déjà, en hommes comme en matériels, moins nombreuse que l’armée Suisse."

 

Lieutenant Arène

 

Source: http://www.penseemiliterre.fr/index.php?post/2013/11/19/Humeur-%3A-la-faillite-des-g%C3%A9n%C3%A9raux

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique étrangère
8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 09:00

On lira avec fruit, en cette journée des femmes, les réflexions d'un philosophe féministe, - mais néanmoins consciente des impasses dans lesquelles la femme contemporaine se débat, - sur les tenants et les aboutissants de la dictature de la beauté en Occident aujourd'hui. Après quarante ans, il est  certain que les féministes des années 1960-70, en prétendant "libérer" les femmes de leurs obligations naturelles (mariage et maternité), ne les ont pas rendues heureuses pour autant! Le seul nombre de divorces en atteste: plus d'un mariage sur trois est voué à l'échec.

Toutefois, la démonstration du philosophe est d'un optimisme qui confine à la naïveté. Pour lui, entre les diktats de la mode et des médias, la femme aurait un large éventail de choix, entre lesquels elle ferait son marché. Et ainsi, elle se construirait. Mais dans quel autre cadre esthétique et social, que celui qui lui est imposé et qu'elle tente, plus ou moins adroitement, de transformer à son avantage? Voilà les limites de l'horizon conceptuel de la femme contemporaine, qu'elle ne peut transgresser sous peine d'ostracisme. Comment l'auteur ne voit-il pas que cela se résume à la marchandisation de la femme elle-même, devenue un consommateur comme les autres, et un produit au rayon de la vie, semblable aux cosmétiques qu'elle utilise? Etre un produit souvent bas de gamme, jetable et réutilisable à volonté, ne nous semble pas être une ambition digne de la femme française. Loin d'être un accroissement de son "moi", la prison dorée, dans laquelle le Système capitalistique la place, ne se traduit pour elle que par un appauvrissement spirituel et psychique.

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

"Le corps des femmes se livre chaque jour à tous les regards, dans un dévoilement qui l'offre à la concupiscence comme à la vindicte, et dans des proportions qui font qu'il est devenu impossible de ne pas le considérer. Contemplé, apprécié, vénéré, le corps féminin est aussi examiné, jugé, critiqué, selon un curieux mouvement qui voit la dimension corporelle de l'existence revêtir une importance inouïe pour les femmes d'aujourd'hui (pour les hommes aussi, mais ce n'est pas mon propos ici) tout en faisant l'objet d'une dénonciation quasi unanime en tant que vecteur d'assujettissement.
 

"Pour comprendre les raisons de cet opprobre, il faut remonter à la révolution des mentalités qu'il s'est agi d'opérer dans le moment du féminisme de la seconde vague. Après que la femme a été réduite à son sexe, il fallait la redéfinir comme non sexuée pour fonder sa prétention à investir le monde. C'est ce qu'ont fait les études sur le genre (Gender Studies) qui se sont appliquées à refuser que l'on distingue les hommes et les femmes en fonction de caractéristiques jugées immuables parce qu'enracinées dans la biologie. Selon la perspective genrée, un individu devient femme ou homme au gré d'un processus par lequel il intériorise jusqu'à les envisager comme naturels les comportements et les modes de pensée prétendument inhérents à son sexe de naissance.

"Or, parmi les mécanismes les plus décriés pour leur participation à la construction des genres, se trouvent tous ceux qui regardent le corps féminin. C'est que celui-ci est bien le point commun aux anciennes assignations liées à la condition domestique : le corps des épouses qui se mettent au service du bien-être quotidien de leurs maris, le corps des mères qui portent et nourrissent leur progéniture, le corps des amantes qui se font objets du désir des hommes. Voilà pourquoi le combat contre la relégation au foyer et l'exclusion sociale des femmes s'est souvent accompagné d'une dévaluation de tout ce qui avait trait à la corporéité féminine, comme si la prison dont il fallait les extirper, c'était celle de leur enveloppe corporelle.
 

"Dans la période récente, la charge qui fait du corps féminin le lieu par excellence de la domination masculine s'est concentrée sur la préoccupation esthétique. Il s'agit de tordre le cou aux stéréotypes qui enferment les femmes dans la tyrannie de l'apparence, de la petite fille affichant un goût immodéré pour le rose et les jupes "qui tournent", à la femme d'âge mûr obsédée par l'idée d'effacer les traces que le temps laisse sur son visage, en passant par la jeune fille trop précocément soucieuse de répondre aux canons d'une beauté médiatiquement prescrite. En un mot, tout ce qui ramène les femmes à leur image est assimilé à une entreprise avilissante qui les rabaisse au rang d'objet et les prive de la possibilité d'une vie libre.
    

"C'est la position que synthétise Mona Chollet dans son dernier ouvrage, Beauté fatale. Les nouveaux visages d'une aliénation féminine (Editions Zones, 2012). Soumises aux diktats du complexe mode-beauté les enjoignant à assumer une "féminité consumériste et sexy", les femmes seraient réduites à n'être que des créatures décoratives privées de toute singularité. Au-delà de la diatribe contre les modalités de cette "aliénation participative" (Internet y joue un rôle central), c'est l'assimilation établie entre quête de la beauté et perte de la liberté qui m'interroge : le corps féminin serait le lieu du "refus de leur accession au statut de sujet à part entière". Une telle interprétation du souci esthétique comme aliénation véhicule un paradoxe de taille : les femmes seraient par un côté absolument libres en tant qu'individus de droits et totalement soumises comme êtres féminins. Elles auraient obtenu la reconnaissance de leur légitimité sociale et professionnelle tout en continuant d'être appréhendées comme des êtres de subordination dans le registre personnel de la relation à soi. Incapables de distance critique vis-à-vis de leur propre image et asservies par les mécanismes de la prescription médiatique et commerciale, elles n'auraient en quelque sorte pas d'autre relation au corps que contrainte et déterminée.

"Ce prisme interprétatif ne me semble pas rendre compte de la réalité des existences féminines à l'âge de l'émancipation. Je crois que la liberté conquise est tout aussi structurante dans la sphère intime que dans la sphère sociale : si l'on excepte les cas de violence subie et de contrainte abusive, les femmes ont prise sur leur corps comme sur leur vie affective. Cela n'exclut pas qu'il y ait là quelque chose d'immédiatement problématique, l'application à soi d'une vraie liberté, c'est-à-dire d'une liberté consciente de ses déterminations et de ses limites, ne se fait pas sans difficultés. C'est même un véritable défi, constitutif me semble-t-il de la condition féminine contemporaine : comment vivre sereinement dans son corps féminin quand on est prise en tenailles entre la dévaluation féministe des signes extérieurs de féminité et les injonctions toujours plus nombreuses à une forme idéalisée et inatteignable de beauté féminine ?
    

"Quand on est une femme, s'affirmer comme un sujet implique de réfléchir sa féminité, dans les deux sens d'une projection hors de soi de son image et d'une réflexion sur cette image. Très prosaïquement, chaque femme fait l'expérience, chaque matin, de cette mise en abîme devant son miroir : se regarder, considérer son reflet et le modifier, se regarder à nouveau en intégrant le point de vue de l'autre (homme ou femme peu importe), pour enfin s'approprier cette image dans une version qui soit en adéquation avec son intériorité. C'est ce que recouvre selon moi le souci esthétique, la recherche d'une présentation de soi conforme non pas tant aux canons du beau tel qu'il est socialement prescrit (et qui n'est qu'un étalon avec tout ce que cela implique d'infinie distance) qu'aux critères personnels par lesquels l'image de soi corporelle entre en consonance avec l'image de soi subjective.

"Voilà pourquoi l'analyse que propose Nancy Huston dans son dernier livre, Reflets dans un œil d'homme (Actes Sud, 2012), me paraît dépassée : si les femmes se font belles, écrit-elle, c'est qu'elles souhaitent attirer sur elles le regard des hommes. La maternité ayant été socialement dévalorisée (une totale contre-intuition selon moi), la séduction aurait remplacé la reproduction, les femmes se trouvant enjointes à incarner une beauté stérile motivée par le seul désir masculin. A rebours de cette position objectivante, je pense que si le corps féminin fait l'objet d'un investissement spécifique et que la perspective de le présenter sous le meilleur jour est quotidienne, c'est qu'il existe un lien étroit et positif entre existence féminine et apparence. Dans la neutralité de son statut de sujet, la femme choisit de se présenter comme femme, un peu, beaucoup ou... pas du tout.
    

"Car l'éventail des choix de féminité est très largement ouvert, de la minoration frôlant la masculinisation à l'ultra-féminisation touchant à la caricature, chaque femme choisit en quelque sorte le degré de féminité qu'elle désire assumer socialement, celui qui lui permettra d'exprimer sa singularité. Que cela prenne parfois des tournures excessives, voire outrancières, et que le système médiatico-commercial y soit pour beaucoup, n'enlève rien à cette dimension identitaire du souci esthétique. L'obsession de l'apparence révèle un malaise, celui de toutes celles qui ne savent plus comment attester de leur être féminin maintenant qu'elles vivent et se pensent comme des sujets sans disposer d'autres modèles de sujet que masculins. Ce constat ne nous empêche pas je crois de tenter une réévaluation positive de la quête de la beauté en postulant que, loin de faire des femmes des objets façonnés par le regard des hommes et les diktats du marché, celle-ci participe de la construction du sujet féminin.

"De cela, j'ai trouvé quelques arguments dans l'analyse que propose Jacques Dewitte de l'ornement en architecture (La manifestation de soi, La Découverte, 2010). Le philosophe belge nous apprend que, dans l'ornement, c'est la relation à la chose à orner qui est première : au sein de cette relation, et l'ornement et ce qui est orné s'enrichissent mutuellement, chacun se trouvant modifié par l'autre. Plus encore, précise Dewitte, c'est dans la façon dont elle se montre et se présente que la chose ornée advient à elle-même, obtenant un "accroissement d'être". Ce que l'ornement révèle ainsi, c'est l'existence d'une relation entre être et représentation : "il y a déjà de l'être, et qui plus est, de l'être doué d'une dignité, d'un rang particulier (d'une forme d'excellence) ; mais cet être fini doit aussi «se représenter» pour trouver son accomplissement". Voilà pourquoi l'ornement n'est pas simple adjonction de détail ou raffinement de forme, c'est un geste "gratuit et nécessaire" qui permet l'accès à soi de la chose ornée.  
    

"Appliquée librement à notre sujet, la chose peut se dire ainsi : par le travail quotidien sur son apparence, une femme entre dans un processus d'enrichissement de son être qui passe par le choix qu'elle fait d'une représentation d'elle-même. Loin de l'assimiler au statut d'objet, cette représentation la pose comme sujet : derrière le paraître, elle dit quelque chose de son être. Le souci de son apparence renvoie non seulement à une recherche de l'adéquation à soi par laquelle une femme deviendra ce qu'elle est, mais elle témoigne aussi de la valeur qu'elle se confère en tant qu'être digne d'être orné. Comprise en ces termes, la démarche d'embellissement obéit à une logique proprement inverse de celle de l'aliénation, elle témoigne d'une libre appropriation de soi qui est aussi augmentation de soi. Si le corps des femmes a longtemps été synonyme d'entraves et de soumission, il me paraît temps désormais de le réinvestir de façon positive, comme le vecteur incontournable de leur rapport au monde et aux autres.



"J'ai développé ces arguments dans un article qui paraît ce mois-ci dans l'excellente revue Le Philosophoire dont le dernier numéro est consacré à la beauté ("La beauté féminine, un projet de coïncidence à soi", Le Philosophoire, n° 38, automne 2012)."

Camille Froidevaux-Metterie

 

Source: http://www.philomag.com/blogs/feminin-singulier/sois-belle-et-sois-toi

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Politique sociale
1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 09:00

4 Piliers Fédération

 

A l'occasion des prochaines élections municipales 2014, qui donnent lieu à un festival de démagogie, et pour mieux faire comprendre à nos lecteurs l'inanité intrinsèque du vote, nous donnons le texte suivant, tiré du recueil tardif Mes Idées politiques, où Maurras en démonte une fois pour toutes les rouages ineptes.

 

La fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française et ses sections de Bordeaux & Basse-Guyenne,  de Toulouse & Haut-Languedoc, de Pau & Pyrénées et de Bayonne & pays basque appellent tous leurs amis à faire oeuvre de salubrité publique en participant à ce scrutin, qui est le seul sur lequel la vox populi peut réellement et utilement peser et à faire barrage aux candidats antinationaux de Gauche comme de Droite.

 

L'argument, périodiquement utilisé par la Droite parlementaire, selon laquelle il faudrait "battre la Gauche" ou "faire gagner la Droite" n'est qu'un attrape-couillons: il n'y a que de minimes différences de forme, de style et de taux d'imposition entre les uns et les autres. La piquette est la même, seule l'étiquette change!

 

Le vote doit être utilisé de façon stratégique, suivant les circonstances de temps et de lieu. Dans le cas d'une petite ville bien gérée par un maire "de Gauche", on ne doit pas hésiter à lui donner son appui; au contraire, dans le cas d'une grande ville médiocrement dirigée par un homme politique "de Droite" dont les ambitions sont au niveau national, et qui la ruine, cet homme doit être battu à tout prix! En bref, le vote, c'est comme la chasse: au premier comme au second tour, on élimine les nuisibles!

 

"Est-ce clair?" comme disait Maurras!

 

Action française-Grand Sud-Ouest

 

*

 

Voici maintenant le texte de Maurras où tout est dit en quelques phrases:

 

« Nous n'avons jamais songé à supprimer le suffrage universel. On peut dire que le suffrage universel doit élire une représentation et non un gouvernement, sans vouloir supprimer ce suffrage, et en voulant tout le contraire. Car ce suffrage, entre bien des vertus ou bien des vices, possède une propriété fondamentale, inhérente à son être même : Le suffrage universel est conservateur. Les théoriciens plébiscitaires n'ont pas tort de comparer le suffrage universel à la « masse » des physiciens. Il est à peu près aussi « inerte » qu'elle. Leur tort est de mal appliquer cette vérité, et de considérer un suffrage inerte soit comme le moyen de créer le Souverain, soit comme un ressort d'opposition et de révolution. Leur erreur sur le premier point est évidente. Sur le second, il suffit de songer qu'il faut un prestige bien fort, une popularité bien puissante pour émouvoir, pour ébranler un pesant amas de volontés qui ne concordent que dans l'idée d'un profond repos. L'appel au peuple peut être un utile et puissant levier dans les périodes de trouble, quand le gouvernement hésite et incline de lui-même à la mort. Il ne vaut pas grand-chose dans les autres cas. Il ne vaut rien contre un parti bien constitué, fort, uni, résolu à exploiter la nation jusqu'à l'os. [...] La foule acquiesce, suit, approuve ce qui s'est fait en haut et par-dessus sa tête. Il faut des mécontentements inouïs pour briser son murmure d'approbation. La foule ressemble à la masse : inerte comme elle. Ses violences des jours d'émeute sont encore des phénomènes d'inertie; elle suit la ligne du moindre effort; il est moins dur de suivre des penchants honteux ou féroces que de leur résister par réflexion et volonté. La faculté de réagir, très inégalement distribué, n'arrive à sa plénitude que dans un petit nombre d'êtres choisis, seuls capables de concevoir et d'accomplir autre chose que ce qui est. Le nombre dit amen, le suffrage universel est conservateur. »        

Charles Maurras,

Mes idées politiques,

Fayard, 1937

 

P.S. (post-scriptum): Nous remercions vivement le site de l'Assemblée nationale pour nous avoir remis ce texte puissamment antidémocratique en mémoire (http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/suffrage_universel/suffrage-questions.asp#Action ).

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publié par la Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française - dans Politique électorale

Nos Principes Élitistes-Populaires Et Ce Que Nous Offrons: "Du Sang, De La Sueur Et Des Larmes" (Churchill, Qui N'était Pas D'a.f.)